La journée mondiale de l’apostasie se déroule chaque 22 août. Cette année, elle intervenait quelques jours après la tentative d’assassinat du plus célèbre d’entre eux, Salman Rushie.
Qu’est-ce qu’un apostat, sinon quelqu’un qui se délivre d’un mariage arrangé et malheureux pour redevenir libre, libre de vivre seul, de choisir avec qui partager sa vie, ou de se laisser emporter par l’amour ? Il y a ceux qui le revendiquent et ceux qui le cachent, ceux qui le vivent comme une illumination et ceux qui n’osent se l’avouer à eux-mêmes, ceux qui se convertissent à une autre religion et ceux qui se préfèrent athées ou agnostiques, ceux qui ne veulent plus y penser et ceux qui deviennent militants, ceux qui ne veulent pas mêler leur combat pour la liberté de conscience à un engagement politique et ceux qui se positionnent dans les enjeux électoraux…
Le 22 août était leur journée à tous, la journée mondiale de l’apostasie : « Apostasy Day », créée en 2020 à l’initiative de plusieurs associations d’ex-musulmans.
Un problème musulman
Et elle a cette année un relief hors norme, qui souligne le courage particulier des ex-musulmans, puisqu’elle suit de seulement quelques jours la tentative d’assassinat contre Salman Rushie. Car ce n’est pas que pour blasphème que l’écrivain est menacé, c’est aussi en raison de son apostasie (réelle ou supposée) qu’il est condamné à mort par l’islam.
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Insistons là-dessus : cette condamnation vient bien de l’islam, il serait dangereusement naïf de croire qu’elle relève du seul islamisme. Quand Ahmed Al-Tayeb, nommé depuis Grand Imam d’Al-Azhar, explique en 2016 que les 4 madhhabs (courants théologiques) du sunnisme reconnus comme légitimes
