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Belgique: à droite la Flandre, à gauche la Wallonie

Et au milieu coule une rivière...


Belgique: à droite la Flandre, à gauche la Wallonie
Bruxelles, mai 2019. ©Virginia Mayo/AP/SIPA / AP22338042_000002

A l’approche des élections européennes du 26 mai, la Belgique est plus divisée que jamais. Les deux parties du Royaume sont séparées par un gouffre politique, pas complètement étranger à ses nombreuses extravagances. 


Les élections européennes du 26 mai se doublent en Belgique d’élections législatives et régionales – la Belgique est un Etat fédéral – qui sont comme la synthèse des extravagances du Royaume.

Les intentions de vote renseignent une Flandre à droite comme jamais, alors que la partie francophone – Wallonie et Bruxelles – met la barre à gauche toute.

En Flandre, les libéraux-conservateurs nationalistes de la N-VA, largement dominants, subissent la pression de la droite radicale indépendantiste du “Vlaams Belang”. À eux seuls, ces deux partis seront vraisemblablement proches d’une majorité en sièges du coté flamand.

Il en va autrement du côté francophone, dominé depuis un demi-siècle par le parti socialiste (PS). En souffrance depuis quelques années, le PS se fait déborder sur sa gauche par le PTB marxiste et par Ecolo, le plus radical des partis écologistes européens.

Diviser pour mieux régner ?

Nulle part en Occident les écologistes ne récoltent autant de sièges que dans les récentes projections en Belgique francophone. Des enquêtes promettent aux écologistes pas moins de 20% des suffrages. Un “score” qui reste à vérifier depuis qu’il est établi que ce parti favorable au bien-être animal se prononce en faveur de l’abattage sans étourdissement, qui implique une souffrance inutile dans le chef de l’animal.

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Les nationalistes flamands ont annoncé leur volonté de faire de la Belgique un Etat confédéral si le résultat des élections devait s’avérer conforme aux prévisions. Les Flamands sont largement majoritaires en Belgique et les Wallons vivent sur leur crédit depuis plus d’un demi-siècle. Le confédéralisme n’offrirait-il pas aux Wallons l’opportunité d’embrasser pleinement leur ambition écologiste et solidaire, sur leurs propres deniers ?

Il y a quelque chose de pourri au Royaume de Belgique

Autre particularité du système belge, la prime donnée aux partis installés aux dépens des nouveaux entrants. De nouveaux partis ont été créés à la droite du spectre politique du côté francophone – Parti populaire, Listes Destexhe – dont l’accès aux médias télévisés est limité voire nul. Le service public belge francophone (RTBF) présente cette spécificité, unique en Europe, de bannir systématiquement tout ce qui ressemble à un parti, voire une parole, de droite. Cela sous divers prétextes, jamais sanctionnés par la justice. Le fait n’est pas étranger à l’inexistence d’une droite parlementaire digne de ce nom en Belgique “romane”.

Dernière extravagance du système belge : l’actuel ministre des Affaires étrangères Didier Reynders, qui se présente pour la Chambre à Bruxelles, tout en annonçant qu’il n’a aucune intention de siéger s’il est nommé dans une instance internationale. On ne saurait mieux dire: le Parlement belge est un lot de consolation quand vraiment il n’y a rien de plus lucratif ou prestigieux à glaner !

La candidature du ministre belge est d’autant plus “baroque” que son rôle dans le rapatriement en Europe du cerveau présumé des attentats de Paris et Bruxelles – Oussama Atar – sa libération, la délivrance à l’intéressé d’un passeport en 2013, avant que les “services” belges ne perdent sa trace, est désormais avéré et n’est plus contesté par personne. Dans un pays “normal”, Reynders partirait se cacher pour ne jamais reparaître sous les yeux du public. Mais la Belgique n’est pas un pays ordinaire.

Le faible retentissement, en Belgique, de cette affaire pourtant qualifiée de “pire affaire d’Etat depuis Dutroux” par le député centriste George Dallemagne (cdH), est probablement la plus révélatrice des extravagances du Royaume.

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Docteur en philosophie, juriste

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