Depuis les attentats islamistes qui ont ensanglanté la France et la figure de style « zemmourienne » proposant de la « bombarder », plus personne n’ignore l’existence de la commune de Molenbeek. Elle fut décrite dans la presse comme « chamarrée » et « multiculturelle », ce qui est assez surprenant puisqu’elle est au contraire une des plus homogènes de la région bruxelloise. Et si homogénéité il y a, elle s’est faite sous l’étendard d’Allah qui y est grand, grâce au pseudo laïque mais anticlérical rabique que le monde entier ne nous envie pas : Philippe Moureaux. Adulé par les fondamentalistes musulmans, grand mufti du PS, ancien ministre et professeur d’Histoire, Philippe Moureaux a deux filles de sa première épouse, elle aussi ponte du PS, dont l’une, Catherine, marche sur les traces de papa.
Députée PS, Catherine Moureaux a rejoint ce même parti à Molenbeek, bien qu’elle soit originaire de la très huppée commune d’Uccle. Alignant le plus souvent des niaiseries que même le plus attardé des soixante-huitards jugerait pénibles à force d’idéologie baveuse, la jeune héritière s’est illustrée il y a peu. Catherine Moureaux, a suçoté son Bic, consulté le plafond, froncé les sourcils et trouvé la bonne idée : des cours d’Histoire personnalisés !
Ça fait « peuple » et même « nation », donc exclusif
Il n’y a rien de vraiment neuf : depuis la Révolution française, et même avant, ceux-ci sont trafiqués, instrumentalisés afin d’ensemencer les jeunes cerveaux dans le sens de la doxa du moment. Mais, reconnaissons-le, même falsifié, le cours d’Histoire constituait un « roman national », fait d’heures glorieuses et de défaites, outrageantes mais provisoires. Cela avait l’avantage de souder une nation autours de mythes ou de réalités factuelles et de donner aux enfants immigrés l’envie et la fierté de rejoindre ce superbe troupeau. Depuis peu, la tendance allait plutôt à la repentance et à la honte, nous étions les descendants piteux d’horribles colonialistes ou d’immondes esclavagistes. Soit ! Mais enfin, c’était « nous ». Nous tous qui portions le fardeau de la culpabilité, nous tous qui allions à Canossa, nous tous qui, depuis nos ancêtres les Gaulois jusqu’à la guerre d’Algérie, partagions la croix du genre humain, nous tous qui nous vautrions dans le narcissisme du conquérant haïssable.
Mais ce « nous tous », ça fait « peuple », et même « nation », donc exclusif, a pensé Mlle Moureaux. En un mot, discriminatoire. Mais si ! Adieu donc ces cours d’Histoire !
Frétillant à la pensée de tenir l’idée du siècle comme Archimède sortant de son bain, elle se rua vers l’hémicycle pour annoncer son intention d’instaurer des cours d’Histoire adaptés, c’est-à-dire des cours d’Histoire construits en fonction de l’origine des « apprenants ». A l’instar des tribunaux médiévaux qui, jusqu’à ce que Saint-Louis harmonise tout cela sous son chêne, demandaient au prévenu « Quelle est ta loi ? » et jugeaient en fonction, les profs d’Histoire demanderaient à chacun « Quelle est ton origine ? » et dispenseraient leur savoir à la carte. Voilà un projet fascinant. Comme ces tribunaux « sharia » pour les différends conjugaux entre musulmans qui s’implantent tout doucement à Londres.
Elle rétropédale, mais le ver est dans le fruit
Malheureusement, les nations, si honnies depuis la dernière guerre mondiale, le peuple, devenu nauséabond depuis qu’il s’exprime, n’ont pas loupé l’occasion de la ridiculiser, elle et son projet. Non contents d’avoir tressé les lauriers de la victoire de Trump ou de Fillon, les réseaux sociaux ont dénoncé cette nouvelle ineptie.
Elle aura beau crier à la démagogie, la pleutrerie , la bêtise, le principe est toujours le même: on lance un ballon d’essai, fut-il outrancier, on rétro-pédale, mais le ver est dans le fruit.
Face au tollé, Mademoiselle Moureaux a en effet décrété qu’on l’avait mal comprise, qu’elle parlait simplement d’étudier l’Histoire des colonisations sous un autre angle d’attaque. Pardon Mademoiselle, scripta manent ! « Il serait intéressant de ne pas perdre cet élément [le devoir de mémoire de diverses autres personnes ou communautés] de vue, d’autant que certains publics scolaires pourraient trouver pertinent de remonter la trace d’autres faits […] ». Sans compter que vous prônez sur votre site la recherche identitaire et la prise de conscience des racines. Le simple fait que vous parliez sans cesse de l’enseignement du colonialisme en lieu et place de l’enseignement des colonisations est déjà très révélateur…
La digne héritière de son père
Cas typique de rétropédalage. Mais le mal est fait ! Digne héritière de votre père, fossoyeur en chef de tout ce qui peut paraître un poil conservateur, vous avez fissuré un des derniers piliers d’une nation dont l’unité a déjà beaucoup morflé. La lézarde s’agrandira, soyez-en convaincue. Comme pour le port du voile, les cantines hallal ou l’interdiction de fumer dans les troquets, on pense toujours que c’est tellement énorme et tellement idiot que ça ne passera jamais. Et pourtant !
Je vois comme un léger obstacle à votre inventif projet… Dans la foulée de la loi éponyme de votre papa – qui condamne le « racisme », « l’antisémitisme » et « la xénophobie » – les statistiques ethniques ont été interdites en Belgique. Comment vous y prendriez-vous donc pour déterminer quelle histoire enseigner à l’un ou à l’autre ? Quel sera votre critère ? Le nom de famille ? La couleur de la peau ? Un test ADN ? Raciste, va !
Votre esprit formaté n’a pas compris que les idées qui sous-tendent vos conneries sont une forme particulièrement perverse d’oppression : l’assignation à résidence identitaire. Combien de générations faudra-t-il pour qu’une personne puisse s’émanciper de ses origines et adhérer, librement, à une communauté nationale dont elle ferait siennes les racines parce qu’elle ferait sien le destin ?
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