Alors que tout est surveillé, de la drague lourde à la « junk food », une chose échappe curieusement à toute interdiction: la procréation. L’édito d’Elisabeth Lévy.
L’une des passions les mieux partagées par les êtres humains consiste à se mêler de la vie de leurs contemporains. Si possible en édictant des flopées d’interdits et de sanctions afférentes à leurs violations. Il suffit d’allumer sa radio ou sa télévision pour entendre un expert sommer nos parlementaires de voter un texte prohibant telle substance nocive ou tel comportement répréhensible ou dangereux, comme conduire une vieille bagnole, utiliser des sacs en plastique ou zyeuter les seins des filles dans la rue. Oublions ici les pétitions et autres mobilisations destinées à faire disparaître du paysage tout point de vue sortant un tant soit peu des clous, qui sont l’objet de notre dossier.
Fumer, baiser, manger tue
Cette frénésie de la réglementation et du contrôle, qui autorise tout un chacun à se faire le médecin, le prêtre ou le nutritionniste de son prochain, se déploie tous azimuts, mais avec une prédilection particulière pour les domaines du sexe et de la nourriture.
