Chic, un lynchage ! On commençait à s’ennuyer, et comme aux États-Unis à la grande époque la presse nous informe et nous désigne ceux qui vont y avoir droit.
Ça tombe sur Denis Baupin dis donc, celui qui incarne à la perfection le modèle de l’imposteur politique écolo. De plus, récemment marié avec Emmanuelle Cosse autre caricature de girouette qui vient de nous gratifier d’une séquence de cynisme politique cupide avec contorsions et reniements pour obtenir un fauteuil dans les palais de la République. D’ailleurs, c’est probablement elle la cible principale, ses amis ayant semble-t-il décidé de lui présenter la facture de sa trahison.
Parce que, comme d’habitude, quand une opération de ce type se déclenche, on sait bien qu’il y a toujours un commanditaire. Ce n’est jamais par hasard. Et quand on voit que c’est Mediapart qui se lance, on est édifié. Accompagné d’ailleurs par France Inter, une preuve supplémentaire que le service public, depuis le sacre d’Elise Lucet sur France 2, semble vouloir se lancer lui aussi dans « l’investigation ». Tant pis pour l’exigence journalistique, c’est so chic, non ?
Je ne sais pas sous quel régime matrimonial les deux tourtereaux se sont mariés, mais la communauté, même si elle est réduite aux acquêts, va prendre drôlement cher.
Alors, c’est quoi l’histoire ? Denis Baupin serait un « harceleur sexuel ». Les faits remonteraient à trois ans, et sont donc prescrits, ce qui sera plus pratique, pour affirmer n’importe quoi sachant qu’aucune procédure judiciaire contradictoire ne pourra avoir lieu. Ensuite, si les « plaignantes » ne se sont pas précipitées pour se plaindre, c’est peut-être qu’à l’époque les reproches éventuels que l’on pouvait faire à Baupin ne méritaient pas de qualification pénale. Ah non, va-t-on nous répondre c’est simplement qu’elles viennent de se libérer de leur amnésie traumatique. Mais alors quel a été le facteur déclenchant cette libération ? La nomination d’Emmanuelle Cosse au poste de ministre du Logement et son ralliement à François Hollande pour la présidentielle ?
Pourquoi s’encombrer de règles de procédure ?
Donc cela va être parole contre parole ? Enfin quand je dis parole, bien évidemment on n’entendra que celle des « victimes », on ne va pas écouter celui qu’on est occupé à déchiqueter. La confrontation des témoignages, c’est dans le prétoire qu’elle doit avoir lieu, et là je vous rappelle qu’on lynche, on ne va pas s’encombrer avec des règles de procédure quand même !
Mais il y a des SMS nous dit-on ! Oui mais il s’agit de correspondances privées, envoyées dans un contexte dont on ignore tout, et qui relèvent par conséquent du secret qui protège la vie privée, et auquel seul un juge peut porter atteinte. Mais c’est nouveau ça ? Plenel, il a le droit de violer tous les secrets pourtant protégés par la loi et c’est même là-dessus que son canard a fait son succès. D’ailleurs, ceux qui violent le secret de la correspondance, qui publient des écoutes pirates, font circuler des sexe-tapes, devraient avoir le statut de « lanceurs d’alerte ». Et fixer eux-mêmes leur taux de TVA.
Ce qu’il sera intéressant de regarder, au-delà de ce que la « grande presse » va publier avec gourmandise, ce sera la réaction des réseaux, et surtout ceux de la féministosphère. Nous aurons le spectacle de « la violence faite aux hommes… et aux femmes », violence morale, violence sociale mais violence terrifiante quand même. À base d’insultes, d’injures, de crachats, de manifestations, de prises à partie, voire des Femens dépoitraillées se jetant sur les voitures.
Je ne sais pas si Denis Baupin et Emmanuelle Cosse ont des enfants en âge scolaire, mais si c’est le cas, bonjour l’ambiance dans les cours de récréation.
Alors en même temps que leur souhaiter bon courage, je vais me permettre de donner deux conseils. Tout d’abord coupez tout pendant 15 jours, plus d’images plus de son, vos avocats seront là pour tenir le front. Ensuite allez demander une petite consultation à DSK, en matière de lynchage, il en connaît un rayon.
Mais dis donc, c’est nouveau ça, voilà que tu défends les Verts maintenant ? Non, j’applique une règle simple : en matière de lynchage, on défend d’abord, on discute après.
>>> Lire aussi : Affaire Baupin : le rouge est mis
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