Notre directrice de la rédaction revient sur ce qu’elle appelle le « basketgate ». Elle n’apprécie franchement pas le style vulgaire-chic du couple star de la startup nation, dans les rues de Londres…
Petite précision sémantique : je sais bien qu’on dit désormais « sneakers ». Mais moi, j’ai toujours appelé ça des baskets, donc : « basketgate » !
Par ailleurs, luttons contre les fake news: contrairement à ce qu’ont voulu croire certains internautes, les Macron ne sont évidemment pas entrés avec des chaussures pareilles dans l’abbaye de Westminster. Là, ils étaient habillés comme il faut, en tenue de deuil. Ces fameuses chaussures, et ces lunettes noires, les Macron les portaient lors de leur promenade « incognito » parmi la foule des Londoniens venus se recueillir. Incognito ? ça a beaucoup fait rire les internautes. Car tout cela fait plutôt penser à ces stars de cinéma qui se baladent avec des lunettes noires et des gardes du corps… Bien sûr, les Macron ont été vite reconnus ! Un internaute britannique écrit que Macron a « autant de talent pour passer inaperçu qu’une girafe en lunettes noires qui essaie de pénétrer dans un club de golf réservé aux ours polaires ».
Est-ce un scandale ?
Non, mais c’est une sacrée faute de goût – ce qui est peut-être pire. Certes, en ville, ces fameuses sneakers ont largement détrôné les escarpins et les mocassins et je le regrette. Certes, les chaussures de sport du président étaient griffées Weston, marque française comme son nom ne l’indique pas forcément – elles coûteraient la modique somme de 570 euros. Par ailleurs, le président et son épouse étaient habillés vulgaire-chic, en tenue dite décontractée, assortis l’un à l’autre. Il étaient en fait habillés comme des start-uppers. Ou des publicitaires. Ou des people en goguette à Hollywood.
Désolée, mais l’habit fait parfois le moine. Comme disait Hegel, « la chaussure, c’est l’homme » (je blague). Plus sérieusement, quand le président et son épouse se déplacent à l’étranger, ils représentent la France, du début à la fin. Et vu que nous n’avons plus d’industrie, le dernier symbole de l’excellence française, c’est la mode. Le chic parisien est une partie de notre soft power. On attend donc du président et son épouse qu’ils fassent honneur à l’élégance française. Le mythe de la Parisienne, pardon, ce ne sont pas des tennis et des jeans améliorés, mais des jupes sexy et des talons fins.
La semaine dernière, je me désolais de la mode des claquettes-chaussettes, de plus en plus répandue chez les adolescents. Mais comment leur en vouloir ? Le poisson pourrit par la tête.
Cette chronique a d’abord été diffusée sur Sud Radio
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