Il y a, non loin de Paris, un havre de paix, de calme et de beauté. Un coin de France où la joie de vivre est palpable à chaque coin de rue, où la convivialité ne se résume pas au slogan trompeur du vivre-ensemble. Barbizon n’est plus un village-musée mais un village vivant, avec ses petits commerces, ses restaurants et même ses médecins ! Reportage.
Quelque chose d’imperceptible a changé dans notre rapport à Paris. Autrefois, les Parisiens vivaient dehors, dans la rue, aux Halles, au bistrot, ils captaient l’énergie ambiante de la ville. Aujourd’hui, nous sommes de plus en plus nombreux à rester chez nous, reclus, cloîtrés, à l’abri des micro-agressions visuelles, humaines et sonores. Le spectacle de la ville qui nous nourrissait et nous façonnait est devenu hostile, angoissant. Nous lui préférons maintenant la sécurité de notre salon.
« Barbizon, qui était un village-musée essentiellement composé de galeries, est devenu un village vivant »
En allant passer une journée au village de Barbizon, situé à la lisière de la forêt de Fontainebleau, nous avons eu soudain le sentiment de retrouver cette vie collective qui faisait naguère le charme et le sel de la capitale. Ici, les gens se parlent et sont solidaires, qu’ils soient éboueurs, employés, commerçants, grands bourgeois ou champions olympiques d’équitation (on en compte deux dans le village) ; ils prennent le café ensemble le matin, sur la terrasse du Royal, et se sentent liés par un sentiment d’appartenance commun, comme s’ils étaient les membres d’une petite République à taille humaine. Barbizon serait-il une exception ? Nous invitons nos lecteurs à y aller cet été pour se forger leur propre opinion. En théorie, il faut une heure et quinze minutes de voiture pour s’y rendre à partir de la porte de Bercy, or c’est exactement le temps qu’il nous a fallu pour sortir de Paris, comme si cette mère possessive refusait de laisser partir ses petits.

Pour ce qui est des maires, nous en avons rencontré un heureux et qui croit encore en l’action politique : Gérard Taponat. Né en 1957 à Barbizon, cet ancien professeur de ressources humaines à l’université Paris-Dauphine a été élu sans étiquette en 2020.
