Barbara Lefebvre aime la France, et c’est pour la sauver qu’elle écrit. Dans C’est ça la France…, hymne amoureux à un pays abîmé par la mondialisation et l’islam politique, elle tente de réveiller l’amour que tous ses habitants devraient lui porter.
Dans son dernier ouvrage, C’est ça la France…, Barbara Lefebvre lance un cri de désespoir et d’amour. Elle y interpelle les Français et les exhorte à célébrer les gloires de la France plutôt qu’à se mortifier avec ses hontes. « Tandis que les nations partout hissent les voiles pour affronter les vents mauvais de la mondialisation ou de l’islamisme, la France continue de s’affaiblir parce qu’elle cultive la haine de soi, la honte d’elle-même. » Barbara Lefebvre nous propose ici une réhabilitation du nationalisme qu’elle définit d’abord comme patriotisme, c’est-à-dire amour de la patrie. Rallumer la flamme du patriotisme étant pour elle le remède à la désagrégation de la nation française, à sa perte de puissance et au risque, à terme, de sa dissolution.
L’étendard éclatant est levé…
Au fil d’une série de courts chapitres vifs et précis, on se remémore les étapes et les acteurs de la « déconstruction » nationale, mais aussi certains moments clés pour un sursaut possible. Très logiquement, Barbara Lefebvre entame son tour de France par l’évocation du drapeau bleu-blanc-rouge et du chant de La Marseillaise, car une nation (et sans doute tout particulièrement la France) se soutient de symboles, en premier lieu de son drapeau et de son hymne national. Ces deux emblèmes du sentiment patriotique et de la cohésion nationale, forgés par la Révolution française et exaltés par la IIIe République ont connu un lent refoulement après avoir été revivifiés par la Libération. Accaparés par la droite gaulliste dans les années 60-70 puis par le Front national dans les années 80-90, la gauche les a abandonnés avec d’autant plus d’enthousiasme qu’elle se convertissait au multiculturalisme et à l’engouement d’une nouvelle France « black-blanc-beur ».
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Or voilà qu’à dix ans d’intervalle, les emblèmes de la France ont fait leur retour dans le cœur des Français et sur les écrans des médias et des réseaux sociaux. D’abord, « c’est lors de la campagne du ‘non’ au référendum de 2005 que le tricolore politique fit son grand retour comme démonstration patriotique ». Puis, dans un contexte plus dramatique, après les attentats de Charlie et de l’HyperCacher en janvier 2015, La Marseillaise fut entonnée par les foules lors d’immenses rassemblements, comme elle le fut tout aussi spontanément dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale après la minute de silence en hommage aux victimes.
Ils viennent jusque dans nos bras…
Barbara Lefebvre estime en effet que deux grands mouvements ont travaillé à l’abaissement de la France et à la perte de confiance des Français dans leur nation : d’une part, la mondialisation et tout particulièrement sa mise œuvre à travers les institutions de Bruxelles, d’autre part, la montée de l’islam politique à travers une immigration musulmane instrumentalisée. Ces deux mouvements ont sapé les fondements de l’Etat-nation français par les actions conjointes, même si pas sciemment coordonnées, de plusieurs acteurs, et se sont traduits par le développement de divers phénomènes sociaux-culturels convergents.
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Les bases de la culture française s’en sont trouvées fragilisées. D’une part, la religion chrétienne, dont Barbara Lefebvre ose réaffirmer qu’elle constitue l’un des « structurants identitaires fondamentaux » de l’Occident, est désormais sous la pression du « marketing spirituel » de telle sorte que « le catholicisme n’a plus aucune chance étant donné les valeurs qu’il promeut ». D’autre part, l’autre pilier de la culture française moderne, la laïcité, a été remis en cause en son cœur-même, l’école républicaine, à la fois par l’injonction multiculturaliste et par une idée dévoyée de l’égalité aboutissant à l’abandon de l’exigence d’excellence.
Contre nous de la tyrannie…
Ces évolutions de fond ont été, par ailleurs, accompagnées par la formulation de nouvelles idéologies destructrices de la cohésion nationale. Culture victimaire et néoféminisme, vulgate antiraciste et militantisme décolonial, différencialisme identitaire et révisionnisme historique, autant d’instruments de propagande anti-occidentale, anti-française et anti-blancs qui battent en brèche depuis plus de vingt ans les principes universalistes et républicains, et dénient aux Français leur culture et leur identité.
Et c’est en grande partie à gauche que cette tendance à trouvé des basses pour faire fond : en dérivant vers un « progressisme » post-moderne, une grande partie de la gauche a fourni des « idiots utiles » à l’offensive islamiste et autres ennemis affirmés de la France. Barbara Lefebvre nous dit alors que ce « progressisme se doit d’infliger ce type d’offense aux Français : leur histoire, leur littérature, leur architecture, leur peinture n’ont rien de spécifiquement français, rien qui puisse fonder une unicité culturelle où puiser une fierté populaire ».
Entendez-vous dans les campagnes…
Dans un style alerte aux accents passionnément français, Barbara Lefebvre nous invite certes à réhabiliter ce « ‘couple scolaire’ formé par l’histoire et la géographie [qui] est une singularité française [et] qui dit beaucoup de ce que fut la construction de l’identité nationale ». Mais désabusée, elle ne croit plus aux vertus de l’esprit laïque qu’elle sait pourtant avoir présidé à l’édification de l’Etat-nation français moderne. Et finalement, elle ne voit plus guère que deux types d’acteurs susceptibles d’incarner la France : l’armée, dont 84% des Français affirment aujourd’hui avoir une bonne image, et les paysans garants du terroir et, à ce titre, défenseurs eux aussi à leur manière du territoire national. Mais on dénie aujourd’hui aux militaires la légitimité de leur mission guerrière au profit du « maintien de la paix », et les paysans devenus « agriculteurs » se suicident en nombre dans leur France devenue « périphérique ».
L’ouvrage nous laisse alors un goût amer et peu de choses pour espérer le réveil patriotique dont il nous parle. On aurait préféré un point d’exclamation à la fin du titre mais en somme, les trois points expriment bien cette mélancolie que le beau visage de Barbara Lefebvre sur la couverture, nous renvoie…
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