Jeudi soir, le journal de France 3 a atteint des sommets d’enquête journalistique. Après toutes ces balances, il fallait bien balancer le Vatican. C’est chose faite. Balance toute trouvée car le Vatican, c’est bien connu, ce sont les écuries d’Augias. Enquête rigoureuse donc, sur le sexe caché au Vatican.
Les preuves d’abord : des photos de jambes masculines dans des positions qui parlent d’elles-mêmes, selon l’expression consacrée (à qui appartiennent-elles d’ailleurs, ces jambes sans qu’on voie de visage ? Et si c’était un habitué de la Curie qui écrit de bonnes feuilles sur ce lieu de stupre ? Un expert ès-choses vaticanes ?)
Impayable Wolton
Plus la photo d’un prélat en train d’embrasser une bouche féminine (parité oblige) : baiser cinéma des années 50. C’est quand même mieux que la réclame pour la lessive d’une sœur en cornette. Ensuite, un mec à boucle d’oreille, version gros poussin à rayures bleues et jaunes, vient nous conter qu’il a été payé des centaines et des centaines d’euros pour faire des cochonneries à des éminences. Et c’est parti ! Pas un moment, pas un seul moment Messieurs Wolton et Letellier se posent la question de la véracité du montage de ces photos ! Et Père Wolton, notre saint laïque de l’information, de ressortir, en avalant les mots, son refrain juteux et rance qui fera le buzz de ce soir sur ce pape laïciste, laïque et mondialisé, pas hypocrite pour trois sous, qui a le mérite de ne pas nous focaliser sur ce qui est « au– dessous du fils » comme on dit, c’est-à-dire au-dessous de la ceinture : en ce moment, on est servi car on n’en parle pas du tout.
Le Vatican se roule dans le Stupre?
Toujours à un débit précipité et difficile à suivre, on a un tableau édifiant du Vatican qui se roule dans le stupre. On comprend enfin que la Curie, c’est pire que les studios d’Hollywood . Mais là encore, ce qui est important c’est que la parole se libère et que, du coup, la vérité se fasse.
Je pense à ces prêtres exemplaires que je connais et qui sont livrés à la dégoûtation du monde. Que le chevalier blanc qui veut faire du pognon fasse son boulot de journaliste avant de jouer à Héraclès chez les cochons. Patelin en diable, si honnête, si objectif sur l’hypocrisie religieuse ! Et si soucieux de l’avenir de l’Eglise ! Sûr que ça chauffe à la Curie entre le patron et les employés ! Mais si les éminences avaient des nanas, tout le monde s’en porterait mieux. J’en connais même, des journalistes, qui feraient tout pour y entrer : nourris, logés… blanchis ! Le rêve !
Balance ta mère ! Balance ton père ! Quoi d’autre à inventer et balancer ? Le Pape lui-même et ses amitiés particulières ? Ça viendra bien ! Que restera-t-il ? Se balancer-soi-même, de dégoût ? En attendant, Messieurs les journalistes, faites votre boulot : c’est tout ce qu’on vous demande.
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