Au pays de l’égalité femmes-hommes, le « manspreading » est dénoncé par les néoféministes. Mais ne serait-il pas plutôt un remède au manque de virilité de notre époque?
Pour de sombres histoires d’égalité hommes/femmes dont j’ai fini par m’accommoder raisonnablement, j’emmène parfois mon fils au parc. Assis sur un banc, je surveille le gosse d’un œil en matant les MILF de l’autre mais discrètement, à la dérobée, pour ne pas embarrasser d’éventuelles néoféministes pour qui le sentiment d’être un objet de désir est une expérience traumatisante.
Ainsi, je tue le temps en louchant, ravi de vivre au pays des femmes belles, libres, bien roulées et durablement désirables, et plein de compassion pour ceux de mes compatriotes que l’emprise communautaire et l’endogamie mettent au régime cacher ou hallal bien emballé, voire hermétiquement scellé, dans une ville où les mets les plus raffinés et les plus parfumés leur passent sous
le nez.
Couilles-en-éventaillothérapie
Comme l’a écrit Diderot, la vie est courte, mais les journées sont longues, surtout celles passées à garder des enfants, et surtout quand on préfère crever plutôt qu’entamer une conversation avec un papa poussette mal rasé, mal fagoté et un tantinet féminisé. Du coup, mâle solitaire et mal à l’aise, je m’ennuie un peu.
Enfin je m’ennuyais. Aujourd’hui, c’est différent. Des chercheurs dont je n’ai pas retenu les noms dans je ne sais plus quelle université (je ne suis pas Peggy Sastre) ont découvert que le « manspreading » (l’étalement masculin) qui consiste pour un homme à se tenir assis les jambes écartées dans un espace public, augmentait le taux de testostérone et diminuait le stress.
J’ai reçu la nouvelle comme étant la meilleure de l’année. À présent au parc, je ne perds plus mon temps. Comme d’autres vont à la piscine avec une ordonnance de balnéothérapie, je pratique sur mon banc mes séances de couilles-en-éventaillothérapie. Ce n’est pas remboursé par la Sécu mais les scientifiques ne se trompent pas : penser que je deviens plus mec parmi les femmes de
tous les genres, ça me détend.