Le billet du vaurien
Il me semble de plus en plus vain de critiquer les mesures « liberticides » portant atteinte, au nom de la santé, à nos droits individuels, à la culture et à la liberté d’expression.
Pourquoi ? me demanderez-vous peut-être. La réponse est évidente: nous sommes entrés dans une ère nouvelle que je qualifierais volontiers de biocratie, biocratie qui est par ailleurs largement plébiscitée par la population. La démocratie était à bout de souffle, flirtant tantôt avec un populisme inspirant la terreur, tantôt avec un socialisme devenu obsolète. La démocratie avait eu son heure de gloire, mais comme l’aristocratie avant elle, le déclin la guettait. Plus personne n’y croyait vraiment: le désarroi de ses dirigeants le disputait à leur peur panique d’être trainé devant des tribunaux, populaires ou médiatiques.
En revanche, la biocratie qui n’aspire qu’à préserver la vie – que ce soit celle de la planète ou celle des individus – était visiblement attendue, aussi bien par les écologistes que par des populations vieillissantes plus soucieuses d’une retraite confortable que d’utopies politiques dont elles avaient été gavées et qui ne suscitaient plus que des sourires attendris ou narquois. Le Covid-19 est arrivé à point nommé pour semer la frayeur dans le monde entier et instaurer cette biocratie qui imposa aussitôt ses nouvelles règles – hygiénistes bien sûr – et son administration reposant sur un ordre médical prêt à se déchirer pour des miettes de pouvoir et les profits qu’il en tirerait.
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La biocratie qu’on peut définir comme la santé plus la surveillance de tous par chacun, est une forme de gouvernance presque impossible à combattre. Elle ressemble à une dictature, sans en être une. Son modèle pourrait être chinois. Au fait, qui a dit que quand la Chine s’éveillera, le monde tremblera? Oui, le monde tremble, mais de peur. Tout en étant soulagé que tant d’experts en santé publique veillent à sa protection et nous débarrassent incidemment de ce poids qu’on appelait autrefois la liberté. Il ne nous en reste plus que le goût, mais il est amer.
Il paraît qu’avec le Covid 19 de nombreux patients même guéris souffrent d’hallucinations visuelles. Ainsi, une femme en rentrant chez elle s’est mise à voir des lions et des singes. Il m’arrive à moi aussi de voir des populations entières masquées. Sans doute suis-je victime d’hallucinations. J’entend également des pontes de cette nouvelle religion affirmer que, même avec des vaccins, il faudra continuer à adopter les fameux gestes-barrières jusqu’à la fin des temps. Serais-je victime d’hallucinations auditives ? À moins que la biocratie n’engendre une forme de délire collectif.
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