Allié à l’extrême droite, le nouveau chancelier conservateur Sebastian Kurz a su rassurer Bruxelles par son europhilie. Après avoir profondément réformé son parti pour le mettre à son seul service, ce jeune trentenaire pèsera de tout son poids pour que l’Union européenne résiste à la pression migratoire.
L’émotion provoquée par le retour au pouvoir du FPÖ, le sulfureux parti d’extrême droite autrichien, comme junior partner d’une coalition dirigée par le conservateur Sebastian Kurz, a fait long feu. En 2000, l’Union européenne avait sanctionné Vienne après la formation d’un gouvernement de coalition rassemblant l’ÖVP (droite chrétienne-démocrate) et le FPÖ de Jörg Haider. Vingt ans après, Bruxelles et les principales capitales européennes se sont vite estimées satisfaites des proclamations europhiles du nouveau chancelier, bien connu de tous ses collègues depuis son accession, en 2013, à l’âge de 27 ans, aux fonctions, occupées jadis par le prince de Metternich, de chef de la diplomatie autrichienne. Certes, l’Autriche d’aujourd’hui n’est pas la Double Monarchie du temps de sa splendeur, mais ceux qui raillaient en coulisses un pays donnant à un gamin sans diplôme ni expérience du vaste monde les clés de sa diplomatie doivent aujourd’hui ravaler leurs sarcasmes. Doté d’un sens politique inné, d’une capacité d’adaptation hors du commun, Sebastian Kurz a provoqué dans son pays un séisme politique comparable à celui opéré en France par Emmanuel Macron, quelques mois plus tôt.
Kurz n’est pas Merkel
Gouvernée depuis dix ans par une « Grande Coalition » à l’allemande, conduite
