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Canada: Du privilège blanc au privilège amérindien

Du privilège d'être "autochtone"


Canada: Du privilège blanc au privilège amérindien
Justin Trudeau signe une loi transférant à la communauté autochtone de Cowessess la responsabilité de l'aide à l'enfance, jusqu'ici assurée par des organismes fédéraux, Canada, 6 juillet 2021 © Kayle Neis / AFP

Au Canada, l’idéologie décoloniale est en passe de couper la société en deux. Les avantages dont jouissent les descendants d’Amérindiens sont tels – de l’école au travail en passant par la prison – qu’une police généalogique est chargée de débusquer fraudeurs et autres faux autochtones !


Une police généalogique est née

Il existe des pays occidentaux tellement racistes qu’il vaut tout de même mieux ne pas y être trop blanc – question d’image. Laboratoire de toutes les expériences bien-pensantes, faut-il se surprendre que le Canada soit aussi à l’avant-garde d’un courant décolonial nord-américain qui vise moins à créer une société plus égalitaire qu’à désoccidentaliser le continent ? Quarante ans après avoir inscrit le multiculturalisme dans sa Constitution, le pays de l’érable a troqué la méritocratie pour la « racialocratie », un régime où vos origines comptent autant sinon plus que votre curriculum vitae. En France, les « wokes » veulent « décoloniser » la métropole, mais en Amérique, ils veulent « décoloniser » la colonie, ce qui se traduit par la culpabilisation des citoyens d’origine européenne, vus comme de véritables intrus. En 1492, l’Occident n’est-il pas venu souiller ce paradis perdu habité par un bon sauvage écologiste et pacifique ? En Amérique, les immigrés, ce sont les descendants des Européens !

Autodafés wokes

Il ne s’agit pas de condamner le projet de revalorisation des Amérindiens qui entend légitimement réparer le traumatisme de la Conquête. Au Canada, nombreux sont les membres des Premières Nations qui vivent dans la pauvreté et souffrent des séquelles psychologiques engendrées par le déracinement culturel. Les programmes sociaux sont donc les bienvenus pour tenter de guérir les blessures qui peuvent l’être. En revanche, l’idéologie décoloniale portée par la gauche indigéniste s’appuie sur une lecture dogmatique et manichéenne du monde, ce qui donne lieu à de nombreux abus. Une politique revancharde et rancunière envers


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Mai 2022 - Causeur #101

Article extrait du Magazine Causeur




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Auteur et journaliste. Rédacteur en chef de Libre Média. Derniers livres parus: Un Québécois à Mexico (L'Harmattan, 2021) et La Face cachée du multiculturalisme (Éd. du Cerf, 2018).

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