« Mon île au loin ma Désirade… » chantait Guillaume Apollinaire…
Et c’est sûr que ça fait rêver — surtout en des étés passés intégralement à Marseille. Marseille, son hygiène,
ses commerces florissants,
son ciel bleu — sauf quand un nuage de fumée dû à des incendies curieusement simultanés obscurcit légèrement le ciel au-dessus de la Bonne Mère…
Donc, évadons-nous dans les mers du Sud. À Christmas Island, par exemple…
Ou à Manus Island… À moins que vous ne préfériez Nauru — a truly unique landscape, dit le site touristique de l’île…
Ce sont les trois îles où le gouvernement australien entasse les réfugiés, au grand dam des associations de bienfaisance, et dans un silence international que seul Le Point en France a récemment brisé.
On se demande de quoi ces gens-là se plaignent. Plage, cocotiers, surf, oiseaux par milliers, et crabes rouges — hmm…
Bon, d’accord, abus en tous genres, viols, déportations forcées… Sans compter qu’ils ont vu petit — ça commence à déborder, d’après les rares journalistes qui ont eu l’autorisation d’y aller voir. Les Presbytériens, quand ils se mêlent d’humanitaire, savent y faire. Ils nous ont montré ça au siècle dernier avec les Aborigènes.
Mais enfin, les réfugiés ont au moins la possibilité d’apprendre l’anglais ou de faire de la gymnastique…
Imaginons une opération du même genre en France. On expédierait en Corse, par exemple, tous ces gens qui s’entassent je ne sais pourquoi à Calais (Calais, sa jungle, son air vivifiant).
Et on y confierait les apprentis djihadistes au FLNC, qui a expliqué comment il s’y prendra pour confiner ceux qui prétendent se livrer à une lecture littérale du Coran. Même que votre dévoué serviteur a trouvé ça assez bien envoyé, et bien propre à illustrer l’Etat fort qui est actuellement celui de la France.
Notez que la Corse, c’est peut-être grand. On pourrait les regrouper sur l’archipel des Glénans — la Bretagne, ses embruns, ses crêpes…
Ou sur Fort Boyard.
Dedieu, le joli jeu télévisé qu’on y ferait !
Comment disait Molière déjà ? Ah oui : « L’hypocrisie est un vice à la mode, et tous les vices à la mode passent pour vertus. Le personnage d’homme de bien est le meilleur de tous les personnages qu’on puisse jouer aujourd’hui, et la profession d’hypocrite a de merveilleux avantages. C’est un art de qui l’imposture est toujours respectée, et quoiqu’on la découvre, on n’ose rien dire contre elle. Tous les autres vices des hommes sont exposés à la censure, et chacun a la liberté de les attaquer hautement, mais l’hypocrisie est un vice privilégié, qui de sa main ferme la bouche à tout le monde, et jouit en repos d’une impunité souveraine. » (Dom Juan, Acte V, scène 2).
Et regardez comme c’est pratique, en australien, ça se dit hypocrisy — anglais, français, c’est tout un.
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