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Aurore Bergé contre #NousToutes: le gouvernement coupera-t-il les subventions?

Les révolutionnaires de salon sont outré.e.s !


Aurore Bergé contre #NousToutes: le gouvernement coupera-t-il les subventions?
Paris, 25 novembre 2023 © ISA HARSIN/SIPA

Aurore Bergé va-t-elle trop loin? Dans son viseur, le collectif #NousToutes, dont une enquête de Libération vient de révéler l’ampleur du malaise au sein des militantes concernant les pogroms en Israël.


Aurore Bergé menace de couper les vivres aux associations féministes qui n’ont pas condamné le 7 octobre. La ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations a annoncé, sur Radio J, que le gouvernement passerait au crible leurs déclarations sur le sujet. Et elle refuse que l’État soutienne celles qui « ne sauraient pas caractériser ce qui s’est passé ». C’est une allusion au silence d’une partie des féministes sur les violences sexuelles commises par le Hamas et à l’exclusion du collectif du 7-Octobre « Nous vivrons » de la manifestation contre les violences faites aux femmes du 25 novembre, manifestation organisée autour du collectif Nous toutes.

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Chasse aux sorcières

Cela a évidemment suscité des protestations outragées de Nous Toutes qui se défend de toute ambigüité, et de la gauche qui dénonce l’instrumentalisation de quelques dérapages. C’est une décision « pathétique » selon Manuel Bompard, une « chasse aux sorcières » selon L’Humanité. Sur les réseaux sociaux, certains, comme l’avocat Régis de Castelnau, hurlent même à la censure, expliquant que quand on dénonce non plus ce que les gens disent mais ce qu’ils ne disent pas c’est du totalitarisme.


Premièrement, normalement, le devoir de toute collectivité publique est de vérifier que les associations qu’elle subventionne ne vont pas à l’encontre de l’intérêt général ou d’un certain consensus républicain. Par exemple, pour lutter contre le séparatisme, Jean-Pierre Chevènement avait proposé un audit de toutes les associations. Pour l’instant, c’est ce que fait Aurore Bergé. Deuxièmement, on pourrait parler de censure d’Etat s’il y avait une menace de dissolution. Ce qui n’est pas le cas.

Mais le risque est de ne favoriser que des associations pro-gouvernementales, dira-t-on également

Concernant les associations féministes, il ne s’agit pas de pénaliser des associations critiquant la politique israélienne. Mais si certaines ne voient pas en quoi le 7 octobre est terroriste, cela ne me dérange pas outre mesure qu’on leur coupe les vivres. Une longue enquête de Libération publiée hier révélait la complaisance de nombre de militants de Nous Toutes avec le Hamas. Dans l’article, une militante raconte que dans des groupes WhatsApp, l’appel à la reconnaissance d’un « féminicide de masse en Israël » a suscité « énormément de protestations ». Moi, je suis libérale, c’est leur droit, comme c’est aussi le droit de certaines de promouvoir le port du voile. Mais pas avec mon argent.  

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Et il en est de même pour les associations comme SOS-Méditerranée qui encouragent l’immigration clandestine. N’est-il pas étrange qu’on aide des associations à aller contre la loi ? Et pourquoi pas en ce cas carrément financer les crétins écolos qui arrosent de soupe les tableaux dans les musées ? D’ailleurs, je suis persuadée que certaines mairies le font…

Bien sûr, il y a un équilibre à trouver entre la préservation du pluralisme et la défense de principes ou d’objectifs politiques au sens large. Étant attachée au pluralisme au sens large, je me réjouis de financer L’Humanité et d’autres titres extrême-gauchistes comme je suis sûre que des communistes sont ravis de financer Causeur !

Mais un financement public n’est pas un droit. La collectivité peut choisir. Et puis, ras-le-bol de ces militants qui passent leur temps à traiter le gouvernement ou leurs concitoyens de « fachos » mais qui exigent que ces fachos les financent. Un peu d’honneur, que diable ! La révolution ne demande pas de subventions.



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Fondatrice et directrice de la rédaction de Causeur. Journaliste, elle est chroniqueuse sur CNews, Sud Radio... Auparavant, Elisabeth Lévy a notamment collaboré à Marianne, au Figaro Magazine, à France Culture et aux émissions de télévision de Franz-Olivier Giesbert (France 2). Elle est l’auteur de plusieurs essais, dont le dernier "Les rien-pensants" (Cerf), est sorti en 2017.

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