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Seins nus contre abayas

On ne va pas à l’école en abaya, et on ne sort pas seins nus dans la rue


Seins nus contre abayas
D.R.

Le tribunal d’Aurillac (15) a été saccagé, samedi 26 août, en marge d’une manifestation de féministes aux seins nus. Le garde des Sceaux s’est indigné: «Aucune cause ne justifie que des crétins décérébrés brûlent une juridiction», selon lui. Le regard d’Elisabeth Lévy.


Il s’en passe des choses, dans le Cantal ! Samedi dernier, des casseurs cagoulés ont saccagé le tribunal d’Aurillac et ont aussi brûlé le drapeau français. Éric Dupond-Moretti s’est rendu sur place, lundi, après l’intrusion et ce saccage survenu lors du dernier jour d’un festival de théâtre de rue.

La garde des Sceaux a tout dit: c’est l’acte de « crétins décérébrés ». Espérons que la Justice passera. En revanche, il est intéressant de s’intéresser à la manifestation qui avait précédé ces évènements: les manifestantes n’avaient ni cagoules, ni t-shirts. Elles avaient les seins nus et ont défilé au son de « Aurillac topless, la police en PLS ». Le motif de cette manifestation ? Soutenir Marina, qui est poursuivie pour exhibition sexuelle pour s’être promenée en ville torse nu « parce qu’elle avait hyper-chaud et voulait faire comme la moitié des hommes ». Elle avait refusé de se couvrir la poitrine lorsque les policiers lui ont demandé. Pour ma part, je l’avoue, j’ai trouvé ça plutôt drôle… Certes, un homme et une femme torse nue, ce n’est pas pareil.  Les seins des femmes sont un objet érotique, une source de désir et de fantasmes. C’est une raison supplémentaire pour ne pas les offrir à tous les regards. Reste qu’en ville, homme ou femme, on n’est pas à la plage. On ne se balade pas dépoitraillé. Même si ça n’a généralement rien d’érotique, je n’ai aucune envie de voir des hommes « torse-poil » dans nos rues. Donc, la manif seins nus en guise de provocation/protestation, ça me va. Topless pour personne ! 

Un grand écart avec l’abaya?

N’est-ce pas paradoxal d’interdire à la fois le topless et l’abaya ? Non, les deux participent du vivre-ensemble. Depuis l’annonce de Gabriel Attal, rivalisant soit dans la sottise soit dans le cynisme, les perroquets de gauche dénoncent la police du vêtement ce qui, au passage est une injure aux Iraniennes et aux Afghanes.

A lire aussi, Ivan Rioufol: Abaya interdite: faudra-t-il sauver le soldat Attal?

Nous vivons dans des sociétés très libérales sur le sujet, et c’est heureux. Pour autant, une société libérale ne signifie pas que tout est permis. Ni la nudité, ni n’importe quel accoutrement: on n’a pas le droit de tout faire. La nudité, c’est l’état de nature, la pré-histoire. Dans la Bible, Dieu ordonne aux pêcheurs Adam et Eve de se couvrir et c’est le début l’histoire humaine – et de la civilisation. Le vêtement n’est pas un bout de tissu, mais un signe, un message adressé aux autres, un produit de l’histoire et des mœurs. Il est donc encadré par la loi – quoique très légèrement – ou par les règles particulières de chaque collectivité. On met un uniforme dans certaines professions, par exemple. Mais, surtout, le vêtement obéit à des codes non écrits à des règles que l’on voudrait intériorisées par tous. On ne va pas à l’école en abaya. On ne sort pas seins nus dans la rue.

Même si le topless est infiniment plus français que les vilaines robes islamiques !

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Cette chronique a d’abord été diffusée sur Sud Radio

Retrouvez Elisabeth Lévy du lundi au jeudi à 8h10 dans la matinale.




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