Directeur du casting de la République en Marche, c’est un vrai boulot. Dans la foulée de l’élection de Macron, il a fallu rassembler dare-dare un troupeau de futurs députés, out of nowhere, comme on dit dans la langue qui se parle à l’Elysée. Une louche de gens de Droite — bien plus à droite, socialement et économiquement, que jamais Frontistes ne le furent —, une cuillerée finement dosée de députés Modem, éternels cocus de toutes les majorités, et une pincée de gens de gauche, caution « sociale » d’un gouvernement qui ne fera de cadeau ni aux fonctionnaires, dont les salaires, bloqués depuis six ans, ne seront pas réévalués, ni aux retraités, qui ont tellement bien vécu qu’ils peuvent bien se serrer la ceinture pour que les jeunes achètent leur chichon, ni aux veuves vivotant sur une maigre pension de réversion, ni aux classes moyennes, ponctionnées à fond, ni aux prolos, envoyés en stage pour acquérir la compétence « Faire la queue à Pôle Emploi », ni aux protestataires, tous entassés dans la case « Prison » : ainsi va le jeu de l’oie macroniste.
Aurélien Taché, la France d’après
Ne croyez surtout pas que les ex-socialistes ralliés soient en quelque façon les otages de LREM. Ils en sont le fer de lance. Les amuseurs publics. Des illusionnistes qui agitent d’une main de beaux sujets de société, pendant qu’aux manettes, on joue à des jeux économiques plus sérieux. La vraie France commence et finit à Bercy.
Le plus beau de ces socialos d’opérette est Aurélien Taché.
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Rappelez-vous. Ce magnifique trentenaire qui s’est dispensé de passer le Bac (Castaner, lui, l’a au moins eu au rattrapage, à vingt ans, en 1986) a récemment comparé le voile islamique aux serre-têtes des jeunes filles du Couvent des Oiseaux. Et de plaider dans la foulée pour l’abolition de la loi de 2004 sur les signes religieux ostentatoires. Dans la république rêvée de Taché, tous les communautarismes, tous les salafismes, tous les wahhabismes ont droit de cité. Tous frères — frères musulmans bien sûr. Et de déplorer dans l’Obs : « Il n’y a pas un Noir ou un Arabe parmi les maires des cinquante plus grosses villes. Nous devons changer cela. » Des quotas, vite !
Banlieues vertes
D’autant que ce gentil jeune homme propose qu’ « on fasse confiance à la banlieue. Des conseils citoyens sans réel pouvoir existent dans les mille trois cents quartiers prioritaires de la politique de la ville. Qu’on leur confie l’utilisation des crédits du ministère chargé de la Ville plutôt que de les laisser à des hauts fonctionnaires qui ne connaissent pas le terrain. » Ce sont les associations « cultu(r)elles » qui vont être ravies !
Taché n’en est pas à son coup d’essai. Il a auparavant commis un rapport en faveur d’une meilleure intégration des étrangers en France, plaidé pour le développement des emplois francs pour les chômeurs des quartiers populaires (tous ubérisés !), fait voter le principe d’un crédit d’impôt pour les personnes hébergeant des réfugiés (proposition rejetée par le Sénat, qui fait sa mauvaise tête depuis que Larcher s’imagine un destin national), et il a jadis pris la défense de la responsable voilée de l’Unef, cette grande organisation démocratique respectueuse des droits de la femme islamique, pouponnière des futurs cadres socialistes, dont Taché fut un membre éminent. Il est incidemment pour la…
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