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Scandale dans la presse: les journalistes mâles des « Inrocks » jouent au foot ensemble

Et ça ne plaît pas à certaines de leurs collègues qui se sentent exclues


Scandale dans la presse: les journalistes mâles des « Inrocks » jouent au foot ensemble
©FRANCOIS GUILLOT / AFP

Vous êtes peut-être digne de la « Ligue du LOL » sans le savoir. Un article publié par Mediapart sur la gestion des « Inrocks » révèle certaines habitudes des hommes journalistes de l’hebdo. Et ce qui choque certaines de leurs collègues du sexe opposé n’est pas forcément ce que vous imaginez…


Tout d’abord, une mise au point. J’ai eu accès à un article de Mediapart sans pour autant être abonné au journal en ligne d’Edwy Plenel, lequel m’a d’ailleurs bloqué sur Twitter pour une raison inconnue. Mais je ne donnerai jamais le nom de la personne qui me l’a fait parvenir. Moi aussi, j’ai droit au respect des sources.

Les « Inrocks », charia hebdo ?

Tout part donc de ce papier de Lénaïg Bredoux et Marine Turchi du 18 février dernier et traitant de la gestion des ressources humaines au sein des Inrocks, à la suite de la fameuse affaire de la « Ligue du LOL ». Mediapart pointe en effet des comportements, parmi lesquels les intrusions dans des ordinateurs et des comptes Facebook ou Gmail de collaborateurs ou ex-collaborateurs s’avèrent de loin les plus scandaleux.

S’ensuit un tweet d’Aude Lorriaux, journaliste et porte-parole d’une association de femmes journalistes. Ce qu’elle retient de l’article de ses consœurs, ce n’est pas tout à fait l’atteinte à la vie privée. Pas du tout ! Ce qu’elle trouve « édifiant », c’est cela : « Le midi, une petite bande de journalistes part régulièrement manger ensemble – tous des hommes. Certains jouent aussi au foot ensemble. Les filles, de moins en moins nombreuses, semblent à l’écart. »

A ce stade, il me faut jouer le jeu de la fameuse transparence, chère à Mediapart. Oui, j’ai déjà participé à des déjeuners, voire des dîners, rien qu’entre mecs. Je ne dirai rien de la teneur des discussions. Démentir qu’à certains moments, on était plus proche de Jean-Marie Bigard que de Judith Butler ne ferait que renforcer la méfiance envers ce genre d’agapes, que le duo Bredoux-Turchi aurait tôt fait de qualifier de « virilistes », sans doute rejointes par Aude Lorriaux. Mais à la décharge des participants, le Brouilly était excellent.

Et qué s’appelle Lorriaux, quésaco ?

Il me faut aussi confesser que j’ai déjà participé à une partie de football non-mixte. J’espérais naïvement que cette odieuse pratique me serait pardonnée, puisque la FIFA n’a toujours pas mis fin à cette séparation discriminante entre football féminin et football masculin. Le CIO non plus, d’ailleurs. Aude Lorriaux le sait, elle qui a signé la fameuse tribune publiée par Le Monde le 14 février dernier, expliquant que l’affaire de la « Ligue du LOL » n’avait rien à voir avec une histoire d’adulescents mal élevés mais avec la domination systémique du fameux mâle blanc.

Quel salaud, ce mâle blanc, tout de même ! Ne pas convier ses collègues féminines aux parties de foot qu’il organise pour se détendre après le boulot. Peu importe que s’incruster trois fois de suite à la salle de sports où ses collègues féminines ont leurs habitudes pourrait lui valoir une assignation pour harcèlement sexuel ou un article de l’Obs. Peu importe que d’inviter lourdement une jeune collègue à venir participer à des parties de football avec son « boys’ club » pourrait provoquer les mêmes désagréments. Il est coupable, forcément coupable.

Je ne suis pas un « parent 1 », Madame !

Toutefois, puisque la mauvaise foi semble de mise chez certaines amatrices en phénomènes « édifiants », puis-je m’autoriser à en faire preuve à mon tour ?

Qui me prouve, en effet, que le barbu à lunettes qui accompagnait ce groupe de footballeurs au stade était bien un homme ? Il faut vraiment être un vieux mâle blanc réac comme Daniel Schneidermann pour s’en offusquer ! D’autre part, j’ai enquêté parmi mes copains de vestiaire après l’amendement de Valérie Petit, parlementaire LREM. Sur 17 mecs en short interrogés, neuf souhaitaient être  « parent 1 », « parce qu’ils sont les mecs, quand même ». Sept autres préféraient le statut de « parent 2 », « comme ça, c’est ma femme qui sera dérangée au boulot quand le gosse sera malade ». Le dernier, prudemment, n’a pas souhaité se prononcer. Neuf « parents 1 » et sept « parents 2 », voilà un vestiaire dont la mixité ne pourra en tout cas pas être contestée.

Si ces jeunes hommes progressistes qui avaient néanmoins besoin de se retrouver entre mâles blancs pour boire un coup, jouer au foot, ou dire du mal, venaient à me lire, je les autorise bien volontiers à utiliser ces arguments pour leur défense. C’est « libre de droits », comme on dit dans leur milieu numérique.

Mais si j’avais un conseil ultime à leur donner, il serait celui-là : passez à droite. On s’y fait souvent traiter de gros facho, mais la vie y est plus simple. On y entend même des copines faire des blagues graveleuses bien pires que celles des mecs. C’est sympa, vous verrez.

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