Dimanche 17 mai, invitée du « Grand rendez-vous Europe 1/Le Parisien », Martine Aubry a amorcé un nouveau virage dans la campagne des socialistes. Après avoir joué quinze jours la carte du « vote sanction », épousé une dizaine de jours la cause du « vote utile », le parti socialiste change de cap pour le « vote proposant ». La Première secrétaire a, en effet, déclaré ne plus vouloir être « l’opposante numéro un mais la proposante numéro un », taclant dans la foulée François Bayrou : « Il crie, dénonce, mais être le porte-voix des inquiétudes n’est pas suffisant. » Le terme proposant n’est pas un néologisme, il existe bel et bien en français, mais dans des acceptions strictement réservées à la religion et à la médecine (la fameuse union du goupillon et du clystère ?) : une proposante c’est d’abord une jeune théologienne protestante qui étudie afin de devenir pasteur… Est-ce que cela veut dire qu’en cas d’échec de son parti aux prochaines élections Martine Aubry devient RPR et adopte la Religion Prétendue Réformée ? N’allons pas si loin dans l’extrême ! Car une proposante, c’est aussi une malade qui est la première de sa famille à consulter pour une affection génétique héréditaire… D’où la fille de Jacques Delors peut-elle bien donc tenir son européanisme forcené ? Mystère et boule de gomme. A moins que cet usage assez inconsidéré de la langue française ne soit une tactique sournoise du maire de Lille pour oser un rapprochement avec Ségolène Royal… Y en faut de la bravitude pour être proposante !
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