Pendant que la télévision et les publicitaires nous vantent le vivre-ensemble, des faits divers alarmants viennent régulièrement nous rappeler que quelque chose cloche en France.
À mon départ, une vieille dame de Kiev chez qui j’avais été hébergé pendant des cours d’été de langue russe m’offrit un joli livre d’images qui remontait à son enfance. Il s’appelait Une belle journée et montrait un père et sa fille se baladant dans une ville soviétique au printemps. Immeubles flambant neufs, voitures modernes sillonnant les rues et surtout des magasins d’alimentation débordant de fruits et légumes magnifiques. En réalité tout manquait, et les Soviétiques se sont longtemps promenés, qu’ils aillent à l’anniversaire d’un ami ou visiter un zoo, avec un filet à provisions nommé “avostik”. L’exclamation “avos” exprime un espoir peu fondé, quelque chose comme “si par miracle ceci ou cela se produit !” On voyait sur le trottoir une file d’attente, on s’y ajoutait sans même savoir ce qu’on allait trouver, et tant pis si on arrivait en retard à l’anniversaire. Avec un peu de chance, on arrivait au comptoir avant l’épuisement du stock et on emplissait son avostik avec un kilo d’oranges de Géorgie ou de patates d’un kholkoze moins inefficace que les autres.
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Une habitude française malsaine
Les régimes totalitaires s’emploient toujours à fabriquer à coup de livres, d’affiches, et de films, une image fausse de la réalité. La France d’aujourd’hui n’est pas totalitaire, le gouvernement est même d’une faiblesse insigne dans beaucoup de domaines, mais à cause de notre
