Le Washington Post a relayé hier une dépêche de l’agence de presse américaine Associated Press (AP) selon lequel les autorités irakiennes auraient averti Paris du risque d’attaques terroristes la veille des attentats de vendredi qui ont tué 129 personnes.
Les services de renseignements irakiens auraient en effet envoyé un communiqué déclarant que le chef du groupe, Abou Bakr al-Baghdadi, avait ordonné une attaque sur les pays de la coalition contre la Syrie et l’Irak, mais aussi l’Iran et la Russie, et que celle-ci se manifesterait par des bombes ou d’autres attaques terroristes dans les jours à venir. En revanche, la dépêche ne spécifiait pas les détails de l’attaque, ni où et quand elle surviendrait.
Un officier de la sécurité française a précisé à AP que les renseignements français prenaient très au sérieux ce genre d’informations.
Les autorités irakiennes ont précisé que les attentats de Paris auraient été préparés à Raqqa, la capitale de l’EI, où les attaquants auraient été spécifiquement formés pour cette opération avant d’être envoyés et aidés par une « cellule dormante » en France afin d’exécuter le plan. D’après cette note, 24 personnes auraient été impliquées dans l’opération : 19 assaillants et 5 responsables de la logistique et la préparation de l’attaque.
Au cours d’une conférence de presse à Vienne, le ministre des Affaires étrangères irakien Ibrahim Al-Jaafari, a confirmé hier que les agences de renseignement irakiennes auraient reçu des informations sur les attentats et les pays visés. Depuis septembre, Bagdad fait officiellement partie d’un groupe de coopération avec la Russie, l’Iran et la Syrie visant à saper les capacités de Daech.
Il y a deux semaines, en visite à l’université de Washington, le chef de la DGSE Bernard Bajolet avait évoqué une double menace : des extrémistes à l’intérieur du pays et des actions terroristes prévues à l’extérieur ou par des combattants qui reviennent en France. Avec ces paroles prémonitoires : « Au cours du dernier mois, nous avons déjoué un certain nombre d’attaques dans notre territoire, mais cela ne signifie pas que nous pourrons tout le temps perturber de telles attaques. »
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