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Attentats: ce que l’on pourrait apprendre d’Israël


Attentats: ce que l’on pourrait apprendre d’Israël
Le 14 décembre 2015, à Jérusalem, un Palestinien percute un arrêt de bus avec une voiture et blesse une quinzaine de personnes, avant d'être abattu à son tour (Photo : SIPA.AP21834739_000003)

Il est remarquable que dans son ensemble la presse française n’ait jamais fait le parallèle entre les attentats djihadistes dont le pays souffre depuis les crimes perpétrés par Mohamed Merah en 2012 et ceux qu’endurent les Israéliens depuis bien des années. L’idée qu’il s’agit d’un combat commun contre la barbarie ne semble pas avoir effleuré la cervelle de nos journalistes patentés, fidèles lecteurs des communiqués de l’Agence France Presse.

Le préjugé en faveur des Palestiniens est tel que, même lorsque ces derniers se livrent à des attentats délibérément dirigés contre des civils tels que les bombes, les « kamikazes », dans les autobus ou les cafés, et plus encore lorsque leurs méthodes, comme récemment, sont conformes aux instructions de Daech, à savoir l’attaque indiscriminée au couteau, à la voiture-bélier, etc, les commentaires des médias français se gardent bien de faire le lien avec les attentats en France.

Il y aurait pourtant bien des leçons à prendre des Israéliens sur le contre-terrorisme que l’on ne consulte qu’en catimini, par exemple pour la sécurité d’Aéroport de Paris, celui de Ben Gourion étant devenu l’aéroport le plus sûr du monde.

Sans remonter au déluge, Israël a fait l’objet de 45 attaques utilisant des véhicules divers depuis septembre 2015[1. Chiffre communiqué par l’Ambassade d’Israël.]. Aucune de ces attaques n’a fait autant de morts et de blessés que celle de Nice. Les attentats au couteau, à l’arme automatique, aux divers « engins-béliers » ont été contrés pour la plupart de manière beaucoup plus efficace qu’en France. Malgré la diversité des procédés employés et leurs effets de surprise, la neutralisation ou la mise en fuite des terroristes a été rapide.

En effet, ces derniers se sont heurtés à un peuple préparé à la riposte, reposant sur la présence d’hommes (et de femmes) armés dans la foule : policiers, militaires en service ou en permission, réservistes bénéficiant d’une autorisation de port d’arme. À cela on doit ajouter les contrôles systématiques de tout individu présentant un comportement suspect et la surveillance des réseaux sociaux. Ces réactions et ces précautions ont limité le nombre des victimes d’attentats en ville.

Mais elles demeurent insuffisantes à la sécurité des personnes isolées, mitraillées sur une route, ou surprise chez elles, comme ce fut le cas dernièrement à Kiriat Arba (Hébron) d’une fillette de 13 ans, assassinée  dans son lit. Mais à ma connaissance, on ne proclame pas en Israël,  à la suite de ces meurtres, que le risque zéro n’existe pas, ce qui est vrai, mais ne doit pas servir à diluer les failles des dispositifs défensifs dans un fatalisme compassionnel.

La résilience pour les survivants et les témoins proches des attaques terroristes est fonction des soins  qui leur sont apportés très rapidement dans le cadre d’une médecine de guerre. La prévention des syndromes post-traumatiques fait l’objet de techniques nouvelles dont la dureté s’avère nécessaire pour permettre aux victimes de sortir d’un état souvent quasi autistique.

Attentats de Nice et Saint-Etienne-du-Rouvray, par magazinecauseur



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Marc Nacht est psychanalyste et écrivain

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