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Attali : quand nos libertés partent en fumée


Jacques Attali a publié sa réponse aux différentes réactions suscitées par sa proposition d’interdire purement et simplement le tabac. Je ne commenterais ici qu’un court extrait : « Une société démocratique doit éloigner ses membres de ce qui peut leur nuire. Et pour cela, elle doit d’abord comprendre ce qui les amène à agir ainsi. Elle doit ensuite éduquer, inciter, puis interdire. »

La première chose qui me frappe c’est que monsieur Attali semble – dans la plus pure tradition socialiste – confondre la société et le gouvernement. Une société n’est pas « démocratique ». Une société peut être libre et elle peut être libre notamment si son mode de gouvernement est démocratique. C’est une condition sans doute nécessaire mais en aucun cas suffisante. La preuve en est justement, que monsieur Attali cherche très démocratiquement à nous priver d’une liberté. Car, une fois réglé le problème des lieux publics, le choix de fumer ou de n’en rien faire est un choix individuel. Aussi inadéquat qu’il puisse paraître à monsieur Attali, c’est un choix d’homme libre. Les défenseurs des thèses paternalistes ont cette fâcheuse habitude de prendre leurs concitoyens pour des enfants irresponsables placés sous la bienveillante responsabilité d’un état-maman charger d’« éduquer, inciter, puis interdire ».

Au-delà du problème anecdotique du tabac, c’est une question de principe : le gouvernement ne doit en aucun cas nous priver de l’usage de notre libre arbitre. Cet étroit maillage de petites règles compliquées, minutieuses et uniformes qui nous est imposé jour après jour non seulement par Bruxelles mais aussi par nos propres élus sont autant d’attaques contre nos libertés individuelles.

La démocratie est un excellent système, le meilleur que nous ayons jamais trouvé mais elle n’est pas parfaite. A chaque instant et avec les meilleures intentions du monde, elle peut dégénérer et devenir un régime liberticide. La défense de nos libertés, aussi insignifiantes puissent-elles sembler, est une lutte permanente et c’est aussi une lutte que nous devons mener contre nos propres tendances à vouloir régenter la vie des autres. Friedrich Hayek disait que « ce n’est pas la source mais la limitation du pouvoir qui l’empêche d’être arbitraire ». Trop d’état nuit gravement à la liberté.



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