Quand l’origine ethnique de la réalisatrice devient très utile pour faire oublier la médiocrité de son film…
Le commentateur de Canal + était extatique quand il annonça que le Grand Prix du Festival de Cannes 2019 revenait à Mati Diop pour son film Atlantique : « C’est la première fois qu’une réalisatrice métisse franco-sénégalaise reçoit cette récompense. » Il est hélas désormais devenu monnaie courante qu’une origine devienne en soi une qualité. Cette comptabilité communautaire fait froid dans le dos. Jusqu’où ira-t-on ainsi dans le fractionnement de l’universel ? Jusqu’à en oublier manifestement qu’il est ici question d’abord et avant tout d’un film. Et le film justement dans tout ça ?
Bourré de défauts, hélas, et de bons sentiments, de maladresses également en voulant mêler fantastique et réalisme. Bref, un film fragile et globalement raté. On comprend dès lors le commentateur : mieux vaut parler à son propos d’autre chose que de cinéma et détourner ainsi l’attention. L’air du temps fera l’affaire. C’est étrange, on trouve toujours de très beaux yeux à un bébé qui a un bec-de-lièvre…
« Atlantique », de Mati Diop. Sortie le 2 octobre