Accueil Brèves Atlantico : la dédroitisation, c’est maintenant !

Atlantico : la dédroitisation, c’est maintenant !


Il paraît qu’on ne se fait jamais de cadeau entre concurrents. Pour tordre le cou à cette vérité de bistrot, nos confrères et néanmoins amis du site Atlantico nous donnent une nouvelle fois la parole sur un sujet brûlant, pour ne pas dire bouillonnant : la droitisation. En pleine débâcle post-électorale à l’UMP, Atlantico a eu le bon goût d’interroger notre rédacteur en chef adjoint Daoud Boughezala sur le concept qui agite toutes les lèvres des sondeurs et autres analystes à la petite semaine. Certes, la somme des voix de droite était largement majoritaire au premier tour de la présidentielle avant le résultat final que l’on connaît, mais de quoi la prétendue « droitisation » est-elle le nom ?

Comme dans son article co-écrit avec Nathalie Krikorian-Duronsoy, notre sémillant journaliste récuse le mot et la chose en exhumant le passé (accord RPR-UDF de 1990 prônant l’arrêt de l’immigration, petites phrases de Chirac et Giscard qui ne passaient pas pour des dérapages à l’époque pas si lointaine où le débat public n’était pas une patinoire balisée de tabous) et en scrutant sans concessions les mutations idéologiques respectives de la droite et de la gauche. À rebrousse-poil du sociétalisme dominant (donne-moi ta position sur le mariage homo, le droit de vote des étrangers et Les Inrocks te diront où tu es sur l’axe droite-gauche), notre ami Daoud replace les enjeux idéologiques là où ils devraient être : « Si droitisation il y a, elle concerne les projets économiques, puisque l’économie de marché fait aujourd’hui consensus, y compris à la gauche du PS, qui entend simplement la réguler ».  Les coups pleuvent alors sur la gauche normalisée comme sur la droite soi disant « droitisée : au moralisme vide de la première répond le cynisme de la seconde, qui surfe sur les histoires de pains aux chocolats pour mieux faire oublier ses renoncements  face à la régulation de l’immigration (et de l’économie, me souffle une mauvaise langue…).

Puis, quand vient l’heure du bilan des premières mesures du quinquennat Hollande, sonne le glas de l’égalité. Di-ver-sité ! Mariage et droite de vote local pour tous, voilà la solution ! En confondant inégalités et discriminations, une terminologie individuo-libérale partagée par le MEDEF, la gauche de gouvernement offre un boulevard à Marine Le Pen. Et si en plus, comme le dénonce l’impétueux Daoud, UMP et PS se liguent pour ne pas faire élire un seul frontiste, le FN pourra toujours se targuer d’une virginité électorale offerte sur un plateau !

Bon, je vous laisse lire l’interview in extenso, histoire de ne pas passer pour un Cassandre. C’est pas pour vous déprimer mais à Troie, Cassandre avait raison…



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Journaliste et syndicaliste, Manuel Moreau est engagé dans le mouvement social.

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