Née Astrud Wienert, le 30 mars 1940 à Salvador de Bahia, Astrud Gilberto a donné un coup de pouce à des générations de garçons. De 5 à 7 heures du matin, il valait mieux avoir son 33 tours sous la main, pour faire moins con à l’atterrissage du petit jour sans lendemain. Elle incarne un chef-d’œuvre de la bossa, intemporel, essentiel. Entre Joao Gilberto et Stan Getz, deux monstres sacrés, elle a laissé son empreinte dans le sable d’Ipanema pour l’éternité. Une dernière vague l’a emportée à l’âge de 83 ans.
Un dernier verre à la maison
Elle a fugué ma complice du petit matin
Pieds nus les talons à la main, sa voix de satin
Rassurait les filles, facilitait le destin,
Faisait le roomservice aux amants clandestins
Rare disque à s’écouter du début à la fin,
Ma béquille pour faire illusion, paraitre fin
Avec une coupe de champagne descendre enfin
Et faire passer mon bec de lièvre pour un bec fin
La girl d’Ipanema en a trop fait
Pour les garçons, à l’heure d’piquer du nez,
A n’pas passer pour d’authentiques benêts
Prêts à tout pour épingler un trophée
Oui y’avait Stan Getz mais sans sa voix de femelle,
La nuit pouvait finir en rade aux Chandelles,
Au Pied d’Cochon en soupe à l’oignon au gros sel,
Mais elle était là, entre l’sixième et l’huitième ciel
Elle, qui avait un prénom à coucher dehors,
A donné à l’amour une charpente un toit
A un homme désaccordé l’élégance en soi
La fièvre de Rio la beauté de Salvador
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