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Drame d’Annecy: quand l’Etat trahit nos enfants


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D.R.

Le Syrien qui a porté des coups de couteaux à des petits enfants, hier, dans un parc d’Annecy, avait obtenu l’asile en Suède et pouvait se promener librement dans toute l’Europe grâce aux accords de Schengen. Depuis le terrible drame, toute personne émettant une critique concernant notre chaos migratoire, ou formulant un propos concernant la religion supposée du suspect, est assimilée à un vautour du malheur, et est accusée de faire de la récupération politique. Dans ce climat très lourd, Henri, jeune héros qui passait par Annecy, apparaît comme une figure d’espoir. Analyses.


Pas un fait divers

L’horreur. L’effroi. La colère. A Annecy, un homme a attaqué au couteau des enfants, des petits dans leurs poussettes, dans une aire de jeux. Il a ciblé ces enfants, est revenu sur ses pas encore et encore pour s’acharner. A l’heure où j’écris, quatre enfants entre 22 et 36 mois seraient en urgence absolue. Deux adultes seraient également blessés. De l’agresseur, on sait qu’il est Syrien, a passé 10 ans en Suède pour s’y voir accorder le statut de réfugié, et qu’il se dit chrétien. L’est-il vraiment, ou n’est-ce qu’une ruse pour obtenir l’asile ? Certes, plusieurs associations d’aide aux « sans-papiers » (c’est-à-dire aux migrants illégaux) leur conseillent de se dire chrétiens d’Orient ou homosexuels pour avoir plus de chances d’être considérés comme des réfugiés fuyant les persécutions. Mais on peut douter qu’au moment du passage à l’acte quelqu’un, qui sait que dans les minutes qui suivent les forces de l’ordre vont tout faire pour le neutraliser, continue à faire semblant. Est-ce un terroriste ? Peut-être. Oui, si son crime est un message politique, mais on l’ignore pour le moment. Ce qui est sûr en tout cas, c’est qu’il ne s’agit pas d’un fait divers.

On voudrait observer un délai de décence. De recueillement. Mais on ne peut pas. Demain, après-demain, quand le choc, la stupéfaction et la rage seront retombés, le gouvernement et nombre de médias s’empresseront de parler d’autre chose. Pour qu’il n’y ait surtout pas d’analyse. Surtout pas de débat. Surtout pas de conséquences politiques tirées de la tragédie. Alors il faut tirer ces conséquences maintenant. Pendant que des enfants sont entre la vie et la mort. Pendant que des chirurgiens luttent pour les sauver. Parce qu’ensuite il sera trop tard. Alors qu’importe si la bien-pensance subventionnée hurle à la « récupération ». Elle s’indigne qu’on s’indigne lorsque des enfants se font poignarder, mais ne s’indigne pas des agressions. Et elle ne s’est pas privée de « récupérer » et « d’instrumentaliser » la mort du petit Aylan.

Collectivement coupables

Ce qui s’est passé à Annecy n’est pas un drame de l’impuissance de l’État à protéger nos enfants, c’est un drame de la volonté délibérée de l’État de livrer nos enfants à des barbares. Et du refus des Français de protéger leurs enfants. Coupables, collectivement coupables. Le 6 juin, nous apprenions que deux écoles de Valence ont été fermées parce que des dealers menaçaient parents et enfants. Fermer les écoles plutôt qu’enfermer les dealers : la République selon Macron, Borne, Dupond-Moretti, Darmanin et Ndiaye ? Le 7 juin, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, se félicitait de ses résultats dans la lutte contre la délinquance. Le 8 juin à 10h du matin, le même se vantait de son action au sein de l’Union Européenne en matière migratoire. Et presque au même moment, le 8 juin à 9h45, un migrant syrien poignardait donc des enfants à Annecy. Peut-être Gérald Darmanin va-t-il faire comme pour les écoles menacées par des dealers, et fermer les squares, les parcs et les aires de jeu ? Ou comme pour les femmes agressées dans la rue, distribuer des flyers ? Tout plutôt que traiter le mal à sa racine.

Arrêter l’immigration massive ? Vous n’y pensez pas ! Les liens entre certaines immigrations et l’explosion de la délinquance sont connus, sourcés, chiffrés, constatés dans toute l’Europe. Mais les élus macronistes au Parlement européen s’opposent à tout renforcement de Frontex pour garantir les frontières de l’Union. Et en France, la macronie cherche toutes les ruses sémantiques pour, à coups de mauvaise foi, repousser toute proposition qui aurait une chance de mettre fin à la submersion migratoire. Et l’immigration, légale et illégale, n’a jamais été aussi élevée que sous la présidence d’Emmanuel Macron. Le gouvernement croit s’exonérer de ses responsabilités écrasantes en répétant que le criminel d’Annecy était présent en France légalement, il ne fait que démontrer que les lois permettant sa présence sont des lois qu’il est urgent de changer.

Les Français protestent… contre la réforme des retraites

Assurer la sécurité des Français ? Même pas en rêve ! Avec un garde des Sceaux hué par des policiers mais applaudi par des détenus, pour qui l’insécurité n’est qu’un « sentiment », et une politique pénale visant à réduire l’incarcération et à éviter les courtes peines alors qu’il faudrait faire exactement l’inverse. Je renvoie le lecteur à mon article sur Villerupt, en particulier l’analyse inspirée par les remarquables travaux de Gabriel Martinez-Gros sur Ibn Khaldoun. Pour dissoudre Génération Identitaire, aucun problème. Pour instrumentaliser Saint-Brevin contre quiconque dénonce les ravages de l’immigration massive, aucun problème. Mais après tous les crimes commis par des migrants, après Annecy, pensez-vous que le gouvernement ferait quoi que ce soit contre SOS Méditerranée et leurs pareils ? Interdire ces associations suspectées de complicité des mafias de passeurs ? Empêcher qu’on les subventionne ?

Ne parlons pas non plus de protéger les enfants contre l’endoctrinement par des sectes de toutes sortes. Pap Ndiaye laisse le champ libre aux islamistes en abandonnant face à eux les chefs d’établissements, et ouvre grandes les portes des écoles aux associations qui prétendent qu’il y a des femmes à pénis et des hommes enceints.

Et les Français ne font rien. Ah, pour protester contre la réforme des retraites, il y a du monde dans les rues ! Mais pour défendre nos enfants, rien. Pas de mobilisation populaire. Pas d’intersyndicale. Les progressistes, de gauche et d’extrême-centre, détruisent méthodiquement les frontières, la sécurité, la justice, l’école (et aussi les hôpitaux, l’indépendance énergétique, la souveraineté alimentaire….), menacent de plus en plus ouvertement la liberté d’expression, et les Français ne font rien. Exigent-ils, par exemple, un assouplissement des règles de la légitime défense ? Une généralisation du port d’arme pour les personnes de confiance ? La fin de l’endoctrinement scolaire et le retour de l’instruction ? L’arrêt de l’immigration massive ? Le retour de la liberté d’expression ? Un débat de fond sur la responsabilité des juges ? Sur la surenchère des « droits de la défense » au détriment des droits des victimes et du bien commun ? Non. Il y a des bougies, des ours en peluche, parfois des marches blanches. Et les Français ne font rien. Pire : ils votent contre les candidats qui osent dire le réel, et voudraient faire bouger les lignes. Le maire d’Annecy se flattait, le 23 mai, que cette ville soit « une ville-refuge pour celles et ceux qui fuient la guerre, la misère et le malheur dans le monde. » Et à Annecy, Emmanuel Macron a recueilli 70% des suffrages au second tour des présidentielles.

Je m’présente, je m’appelle Henri

Malgré cette désolation, il y a l’inattendu. L’inespéré. Il y a Henri. Il a 24 ans, et à lui seul, en quelques minutes, il a fait mille fois plus pour les enfants de France (et d’ailleurs : il y a des enfants de touristes parmi les victimes) que tout le gouvernement réuni. Hier matin, Henri s’est interposé, et a probablement évité que le drame soit pire encore. Il a mis sa vie en danger pour protéger des enfants inconnus. Le 27 mars, Henri a commencé un tour de France des cathédrales. « Avec l’aide de la Providence » disait-il, il y a à peine deux mois. Hier matin, Henri était à Annecy. Au bon endroit. Au bon moment. Avec ses sacs de voyage, avec son cœur, avec son courage. Hier matin, Henri s’est interposé, et a probablement évité que le drame soit pire encore. Hier matin, Henri a mis sa vie en danger pour protéger des enfants inconnus. « Avec l’aide de la Providence. » On n’ose pas parler de miracle, pourtant on sent bien qu’aucun autre mot ne serait juste. Il est des mystères devant lesquels on s’incline en silence. Merci Henri.



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Haut fonctionnaire, polytechnicien. Sécurité, anti-terrorisme, sciences des religions. Dernière publicatrion : "Refuser l'arbitraire: Qu'avons-nous encore à défendre ? Et sommes-nous prêts à ce que nos enfants livrent bataille pour le défendre ?" (FYP éditions, 2023)

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