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ARTE s’inquiète de la féminisation de « l’extrême droite moderne »

La gauche est jalouse du succès des femmes de droite


ARTE s’inquiète de la féminisation de « l’extrême droite moderne »
Giorgia Meloni prend la parole au Capitole américain, le 27 July 2023, à Washington Julia Nikhinson/SipaUSA /SIPA sipausa30363875_000018

Lorsque la chaîne franco-allemande consacre un reportage à l’extrême-droite, c’est toujours un grand moment d’honnêteté journalistique.


Récemment, Arte a diffusé un reportage intitulé « Comment les femmes transforment-elles l’extrême-droite moderne ? ». Disponible sur le site internet de la chaîne jusqu’au 28 octobre, il représente à merveille le traitement médiatique qui est, la plupart du temps, réservé à l’extrême droite.

Dès les premières secondes, le ton est donné par la journaliste Rebecca Donauer : «L’ultra-droite prend le pouvoir en Italie, précisément 100 ans après la victoire du fasciste Mussolini». Le décor est posé. La figure du Duce ainsi dressée en toile de fond permet de rappeler au téléspectateur, au cas où il serait parvenu à échapper au matraquage médiatique permanent, que la menace fasciste n’a jamais été aussi présente depuis un siècle. Un Edgar Morin plus tard, Benito se serait réincarné en Giorgia. Changement de sexe réussi car esthétiquement on gagne au change !

Rebecca Donauer poursuit en ajoutant « Aujourd’hui cette extrême droite nommée post-fascisme est dirigée par une femme : Giorgia Meloni ». La journaliste aurait pu préciser, par honnêteté intellectuelle, que le qualificatif de « post-fascisme » est uniquement usité par des observateurs politiques de gauche et d’extrême-gauche et qu’il ne fait en aucun cas consensus. L’historien Frédéric Le Moal, qui en connaît davantage sur le fascisme italien que toute la Nupes réunie, évoquait, dans une interview accordée au Figaro en septembre dernier, son « scepticisme » face à ce terme et dénonçait la « confusion » que provoque son utilisation à tout va.

Après nous avoir mis en garde contre Meloni la « post-fasciste », c’est le discours de Marine Le Pen qui est jugé « violent et radical » car elle a osé comparer « l’islamisme au nazisme ». Il faut dire qu’il est difficile de ne pas être « violent et radical » pour qualifier une idéologie qui a tué des centaines de nos compatriotes.

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Après la fille de Jean-Marie Le Pen, c’est au tour d’Alice Weidel, femme politique allemande, membre de l’AfD, de subir les foudres du reportage. Celle-ci a beau être lesbienne et en couple avec une femme d’origine sri-lankaise, elle n’y échappera pas. Son discours est lui aussi qualifié de « violent et radical » car elle parle « d’immigration musulmane homophobe ». En effet, en tant qu’homosexuelle, Alice Weidel dit avoir été victime d’homophobie en Allemagne, de la part de personnes musulmanes issues de l’immigration. Des déclarations que les tenants du politiquement correct, d’ordinaire si rapides à déifier la parole des minorités, se sont empressés de taxer de racisme.

La féminisation du personnel politique est habituellement considérée comme un progrès par les médias centraux. Et gare à ceux qui, devant cette évolution sociétale, n’applaudissent pas à s’en péter les mains. Angela Merkel, Ursula von der Leyen, Hillary Clinton (ils y ont cru en 2016 mais la défaite de l’épouse de Bill leur a causé de la bile). Meloni leur en donne également. Dans le reportage, la féministe italienne Michela Murgia déclare : « Pour les femmes et pour les féministes l’élection de Meloni n’est pas une bonne nouvelle ». Pour les féministes qui sacralisent davantage l’avortement que la vie de l’enfant, c’est possible, mais pourquoi étendre cela à toutes les femmes ?

Nous conseillons à Arte de questionner Alessandra Verni. Cette dernière est la mère de Pamela Mastropietro, une italienne de 18 ans qui a été tuée et démembrée par un Nigérian vendeur de drogue en janvier 2018 (l’auteur du crime a été condamné à la prison à vie en 2019). Elle doit probablement avoir un autre regard sur l’élection de Meloni.

Le reportage se termine en apothéose. Dans les dix dernières secondes, à l’instar d’un coureur du 100 mètres qui voit la victoire lui échapper, Rebecca Donauer donne tout et jette ses dernières forces et faibles arguments dans la bataille contre «l’extrême-droite» en affirmant que le discours de ces femmes « leadeuses » est «raciste, islamophobe, antisémite, anti LBGT et clairement misogyne». On est presque déçu que le complotisme et le climatoscepticisme ne soient pas dans la liste.



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étudiant en journalisme

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