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Arrêt des sociétés: quand le rêve de Greta devient réalité

La Sainte-Alliance écolo-bobo-sanitaire


Arrêt des sociétés: quand le rêve de Greta devient réalité
Un étudiant assiste à un cours en distanciel. Le covid 19 a provoqué la fermeture des écoles supérieures, obligeant les jeunes à étudier seuls de chez eux. Paris le 14/01/2021 © Gabrielle CEZARD/SIPA Numéro de reportage : 00999981_000027.

Ce n’est pas sur les apôtres de la religion verte qu’il faut compter pour remettre en question la politique sanitaire. Confinement et rêve écologiste vont ensemble, du Québec à la France où Macron doit faire une nouvelle annonce mercredi… 


Il est indéniable que la présente crise sanitaire profite à de puissants intérêts. Et ce n’est pas être « complotiste » que de le dire. Intérêts financiers si l’on songe aux altruistes compagnies pharmaceutiques qui commercialisent un vaccin contre le virus, mais aussi, si l’on songe aux GAFAM qui, plus que jamais, profitent de leur propre création qu’est la dématérialisation du monde. Par temps libre, les gens n’ayant plus rien d’autre à faire que de garder les yeux rivés sur leurs écrans, ce sont les grands acteurs de l’industrie numérique – presque tous américains d’ailleurs – qui remportent la mise. 

L’essentiel est d’avoir peur 

Machination, légitime volonté de protéger la population, immense psychose collective, mélange de ces trois éléments : quelle que soit son impulsion, l’arrêt des sociétés conforte aussi des intérêts idéologiques. Il y aura des gagnants et des perdants de cette crise. 

Sainte Greta, prophétesse «éco-anxieuse» du sanitarisme vert?

Comment ne pas voir dans tous ces avions cloués au sol une victoire inattendue des écologistes radicaux, qui réclamaient depuis longtemps la fin de toutes ces déjections de kérosène ? Comment ne pas voir dans l’interruption du tourisme de masse le triomphe inespéré de cet « écologisme culturel », pour lequel, peut-être avec raison, il fallait protéger Paris et Venise comme des espèces en voie d’extinction ? Enfin, comment ne pas voir dans ce tri entre les produits « essentiels » et ceux qui ne le seraient pas un prélude à la réorganisation du monde selon des critères de « durabilité » ?

Au Québec, des bobos qui se réjouissent du couvre-feu 

Début janvier dernier au Québec, l’instauration du couvre-feu par le gouvernement Legault a trahi le préjugé favorable de certains adeptes du « progrès » pour une société sans trop de vie humaine, mais verdoyante. La mort de l’Homme ne serait-elle pas la garantie ultime de la renaissance de la nature ? Réagissant à l’instauration de cette mesure inédite dans l’histoire québécoise, des starlettes se seront même enthousiasmées des beautés naturelles qu’elle pouvait produire. « Que c’est agréable une ville sans bruit, sans humanité aucune, sans atterrissages ou presque, d’où l’on peut contempler le ciel étoilé ! », a-t-on pu entendre entre les branches des réseaux sociaux. Encore un peu moins de civilisation, et les Montréalais pourront pêcher des poissons à main nue dans les canalisations de leur ville. 

A relire: Causeur: Un été sans touristes

À Montréal en particulier, le couvre-feu est en quelque sorte venu parachever le grand projet écologiste du maire Valérie Plante, une personnalité qui apparaît comme une version féminine et municipale du Premier ministre fédéral, Justin Trudeau. La « mairesse » Plante n’avait-elle pas déjà rendu quasi impraticable la conduite automobile à des fins environnementales ? Les écologistes rêvaient déjà d’une sorte de métropole-chalet, une ville aux allures post-apocalyptiques où des plantes grimpantes auraient remplacé les panneaux publicitaires, emblèmes d’un capitalisme sauvage, mais pas aussi sauvage que le paysage à venir. Une cité où des jardins suspendus engraissés au compost seraient entretenus par d’exotiques ouvriers trans. Leur rêve est-il devenu réalité ?

Greta Thunberg le 23 septembre 2019, occupe l'imaginaire de nombre de fanatiques du "progressisme" et de l'écologi © Jason DeCrow/AP/SIPA Numéro de reportage: AP22380946_000001
Greta Thunberg le 23 septembre 2019 © Jason DeCrow/AP/SIPA Numéro de reportage: AP22380946_000001

« Je veux que vous paniquiez », disait Greta

Dans une autre perspective, cette nouvelle mainmise sur les populations par les États semble aussi répondre au climat de panique qu’ont longtemps alimenté les écologistes les plus pressés. À notre sentiment de perte de contrôle semble répondre une volonté de contrôle tout aussi excessive. Comme si toute l’anxiété emmagasinée par nos sociétés décomposées se déployait maintenant à travers le nouvel ordre sanitaire. Comme si le catastrophisme ambiant avait fini par déboucher sur un régime qui en serait l’antithèse. Un régime sous forme de safe space politique, psychologique, sanitaire et même écologique. Un nouveau clivage est apparu et il s’articule autour de la peur. 

A lire aussi: Quand le monde devient un «safe space»

« Je veux que vous paniquiez. Je veux que vous ressentiez la peur que je ressens tous les jours. Et ensuite, j’attends de vous que vous agissiez ; je veux que vous agissiez comme si nous étions en crise, comme si la maison était en feu. Parce que c’est le cas », déclarait Greta Thunberg en janvier 2019, à l’occasion du Forum économique mondial, à Davos.  

Sainte Greta, prophétesse « éco-anxieuse » du sanitarisme vert ? Dans tous les cas, à l’échelle de la planète, je ne compterais pas trop sur les apôtres de la religion verte pour remettre en question le prolongement des confinements.

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Auteur et journaliste. Rédacteur en chef de Libre Média. Derniers livres parus: Un Québécois à Mexico (L'Harmattan, 2021) et La Face cachée du multiculturalisme (Éd. du Cerf, 2018).

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