On entend, on lit, on voit à peu près partout des constats catastrophés sur la dette grecque. La dette grecque ne serait plus admise par les marchés, la dette grecque risquerait de faire exploser l’euro, la dette grecque serait une manière d’apocalypse financière programmée. Bref, ces salauds de Grecs doivent. Qu’ils aient abandonné, eux, la plus vieille monnaie de l’histoire occidentale, le drachme, pour les beaux yeux de Jean-Claude Trichet n’a plus aucune importance. Ils ont une dette, vous dit-on. Alors que l’on me permette, contre toute logique libérale, de remarquer que depuis Homère, Héraclite, Platon, Aristote, Eschyle et Périclès, c’est moi qui me sens en dette envers les Grecs. Et je souhaite qu’ils répondent à ces ridicules injonctions ce que répondirent trois cents Spartiates, un jour aux Thermopyles, quand des milliers de Perses leur demandèrent de déposer les armes : « Molon labé ! » Ce qui peut se traduire approximativement par « Venez les chercher vous-même », admirable réplique qui pourrait servir par ailleurs de devise à tous ceux veulent défendre « les avantages acquis », comme on dit.
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !