Au milieu de l’actualité chargée de la semaine dernière, un événement a retenu mon attention : une demi-douzaine des plus grandes banques centrales du monde ont annoncé qu’elles allaient fournir aux banques commerciales tous les dollars qu’elles voudront. Un gigantesque blanchiment d’argent, en somme. Mais en toute légalité.
Dès l’annonce de la nouvelle, mercredi, les bourses du monde entier ont bondi, enregistrant une hausse quotidienne spectaculaire : +4,22% pour le CAC 40 en une journée. Mais dès le lendemain l’enthousiasme avait fait long feu. Vendredi dernier, les marchés n’étaient pas franchement guillerets.
Pourquoi tant d’indifférence devant les pouvoirs magiques de nos grands argentiers ? Je pensais pourtant que le message était clair : « Argent gratuit ! » Personne n’a donc entendu cette formule magique ?
Peut-être l’homme de la rue n’est-il pas aussi stupide que ses banquiers centraux le souhaitent. Ou peut-être les banquiers centraux ne sont pas si intelligents qu’ils le croient. Quoiqu’il en soit, cela me fait penser à la crise de 2008, signe que quelque chose ne tourne pas rond. La preuve, c’est que les investisseurs, du moins ceux qui agissent à la marge, semblent avoir identifié ce qui cloche.
Heureusement pour nous – et malheureusement pour ce cartel d’escrocs en costume rayé – cette marge n’a pas l’air aussi mince que d’habitude. Grâce à internet, l’information peut maintenant voyager plus vite que la promesse d’un homme politique. Ceux qu’intéresse l’information qui compte savent la trouver.
Toutefois, ça ne veut pas dire qu’il n’y aura pas toujours des gens prêts à se vautrer dans une ignorance béate.
Cela signifie simplement que les gens ordinaires, ceux que des fonctionnaires arrogants tiennent pour incapables de comprendre la différence entre « imprimer des billets de banque » et « créer de la fausse monnaie », ces gens-là retiennent les leçons et apprennent par eux-mêmes.
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