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Architecture: la fin des copies « made in China »

La tendance chinoise à « l'architecture de contrefaçon » a commencé dans les années 90


Architecture: la fin des copies « made in China »
Hangzhou, Chine, 2007 © EyePress News / NEWSCOM / SIPA Numéro de reportage: SIPAUSA31025404_000026

L’un des phénomènes les plus étranges de la culture chinoise est ce qu’on nomme la duplitecture. Il s’agit de ce courant architectural tout simplement spécialisé dans… la copie de monuments ou de villes existantes.


Ces copies ne sont pas des sites touristiques ou des monuments à visiter, mais des véritables lieux de vie où les habitants vivent à la chinoise, dans un décor et une ambiance d’ailleurs.

Les plus célèbres exemples de duplitecture sont la reproduction d’un quartier de Paris et de la Tour Eiffel à Tiandu Cheng (au sud de Shanghai), et une reconstitution du village autrichien de Hallstatt dans la province de Guangdong (Sud du pays). Cependant, ce phénomène est aujourd’hui menacé. Autrefois répandue, un nouvel ensemble de réglementations du ministère chinois du logement et du développement urbain entend mettre fin à cette pratique.

Sans contrefaçon, j’habite à Canton

La tendance chinoise à « l’architecture de contrefaçon » a commencé au début des années 1990 avec la construction à Zhengzhou (centre-est) d’une réplique – démolie depuis – de la chapelle Ronchamp de Le Corbusier. Le phénomène a rapidement gagné en popularité car il donnait aux habitants le sentiment de voyager sans sortir de la Chine (et de chez eux). Bien que l’important parc de bâtiments-copies, fidèlement reproduits – et parfois sujets à des poursuites judiciaires -, ne soit pas nécessairement orienté vers un style particulier, les « villes » européennes, dont beaucoup sont situées dans la périphérie de Shanghai, se sont révélées particulièrement populaires. Thames Town, Holland Town, Venice Town, German Town, Sweden Town et Sky City, un quartier d’habitations de 16 km carrés développé comme une sorte de Paris miniaturisé en dehors de Hangzhou sont les exemples les plus connus. Et s’il existe aussi une réplique de la Maison Blanche à Jiangsu (au nord-est de Shanghai), des versions plus patriotiques comme des copies d’un secteur de la Grande Muraille ou et la place Tiananmen sont également assez populaires.

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Or, depuis quelques années cette pratique soulève des problèmes, notamment à cause de l’histoire trouble des relations entre la Chine (et sa culture) et les étrangers, thème hautement politique aujourd’hui… On commence aussi à craindre que ces copies qui étaient vues jusqu’alors comme une sorte d’affirmation de l’hégémonie chinoise (comme un musée à ciel ouvert ou un jardin des plantes tropicales) ne finissent par être perçues comme des vulgaires imitations, et donc autant de signes d’infériorité, de manque de créativité et de négation d’une tradition authentique et originale.

Le parti veut un design original

Le gouvernement chinois a donc décidé d’y mettre fin.

Terminé le clonage de styles architecturaux et de structures emblématiques appartenant à d’autres pays, et place à la défense et à la promotion de l’architecture locale.

« Plagier, imiter et copier » est désormais strictement interdit dans la construction de nouveaux bâtiments. Et les autorités promettent d’être particulièrement vigilantes concernant la pureté stylistique architecturale des nouvelles constructions de stades sportifs, de centres d’exposition, de musées et d’autres grands bâtiments, désormais priés de participer au rayonnement de la culture chinoise.




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est historien et directeur de la publication de Causeur.

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