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«Arabe de service». Taha Bouhafs persiste et signe

Le journaliste d'extrème gauche est poursuivi par Linda Kebbab pour injure


«Arabe de service». Taha Bouhafs persiste et signe
Taha Bouhafs et Linda Kebbab © Yann Castanier / Hans Lucas © Hannah Assouline

Défendu par les impayables Me Yassine Bouzrou et Arié Alimi, soutenu par toute une clique racialiste venue conforter son discours, le journaliste Taha Bouhafs est poursuivi pour injure par la syndicaliste de police Linda Kebbab. Celui qui a un temps été candidat mélenchoniste aux législatives dans l’Isère a réitéré son injure à connotation raciste sur Twitter hier.


« C’est vraiment le monde à l’envers, je serais demain sur le banc des accusés face à Linda kebab et la licra pour : racisme anti arabe ».

Ainsi s’est exprimé Taha Bouhafs dans un tweet « épinglé » le mardi 8 juin. Passons sur la confusion entre le futur simple et le conditionnel présent du verbe « être », et sur l’omission de la majuscule au nom propre Kebbab, ces types de taches qu’on signale à l’envi à certains élèves de collège ou même de seconde. Il y aurait de quoi se gausser, mais cela pourrait nous valoir d’être suspecté à notre tour de « racisme systémique » par le militant « antiraciste » autoproclamé, dont le procès s’est tenu mercredi soir. Il est poursuivi pour avoir qualifié la policière Linda Kebbab d’ « arabe de service ». En l’occurrence, l’emploi du nom commun « kebab » à la place de « Kebbab » laisserait à penser que loin de s’excuser, Taha Bouhafs compare désormais la policière à un kebab. Une blague digne d’un « Mohamed Couscous », « Tchang riz cantonnais » ou autres trouvailles d’une cour de récré.

La tarte à la crème du racisme « systémique » de la police

Tout est parti d’un tweet (oui, encore). Le 3 juin 2020, Taha Bouhafs traite donc Linda Kebbab d’ « arabe de service » sur son compte Twitter. Sentant peut-être que cette fois-ci, son goût quasiment compulsif des tweets pourrait lui attirer quelques soucis, il se dépêche d’effacer ses petits mots. Sauf qu’entre-temps, la policière a déjà pris les devants pour l’assigner en justice. « C’est totalement ridicule : un militant antiraciste jugé pour racisme anti-arabe parce qu’il a dénoncé le racisme systémique de la police », s’est-il indigné lors du procès pour se défendre. Au sein de la brochette de militants venus épauler le pauvre Taha dans cet odieux procès, David Guiraud, porte-parole de la France Insoumise, le député du même parti Eric Coquerel, le sociologue Eric Fassin ou encore, une certaine Françoise Vergés. Laquelle a argué que « parler d’arabe de service, c’est mettre en lumière une stratégie du racisme qui consiste à utiliser des alibis pour occulter le fait que le racisme est systémique ».

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Petits lecteurs de Causeur, vous qui êtes sans le savoir des petits bourreaux de ce « racisme systémique » qui fait tous les jours des milliers de victimes, Françoise Vergés vous montre la lumière. Quittez votre écœurante ignorance et suivez-la! Pour Taha Bouhafs, si on est de gauche et qu’on n’est pas blanc, on ne peut pas être suspect de racisme, a-t-il argué en substance pour sa défense. Extraordinaire !  « L’extrême droite, ce sont eux les vrais racistes », a-t-il notamment déclaré. Avant d’ajouter qu’« aujourd’hui, certains voudraient utiliser l’antiracisme contre les antiracistes ».

« Aujourd’hui, il y a une volonté de criminaliser les antiracistes », a abondé son avocat maître Arié Alimi. En d’autres termes, la vraie victime serait son client. Avec une telle vue d’esprit érigée en argument de défense, en effet, la thèse d’un complot ourdi par notre société présupposée imbibée de « racisme systémique » ne peut faire de Taha Bouhafs qu’une victime. Reste que jusqu’à preuve du contraire, c’est bien lui qui a traité Linda Kebbab d’« arabe de service ».

 « ADS », c’est la place de @lindakebbab »

Faut-il devoir répéter que traiter quelqu’un d’ « arabe de service » (ou « noir de service », ou bien « bounty ») traduit une volonté d’assignation à résidence identitaire fondée sur une ethnie – réelle ou supposée – qui s’oppose frontalement à l’universalisme républicain, notre seul réel rempart contre le morcellement communautaire qui n’en finit pas de menacer la cohésion de notre société ? Visiblement oui.

Avocat de Linda Kebbab dans la partie, Thibault de Montbrial a tenté de raisonner le jeune homme : « On leur (ndrl, les jeunes d’origine étrangère) fait croire que s’ils réussissent ce sont des larbins et sinon, c’est la faute du système. Vous vous rendez compte où on va ? » Visiblement, il va falloir opter pour une autre pédagogie.

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Parmi l’avalanche de tweets que Taha Bouhafs a publié ces derniers jours, il y a ceci : « le seul candidat qui a appelé à voter Marine le pen au second tour des présidentielles [ndrl Nicolas Dupont-Aignan] soutient Kebbab. Ça démontre exactement ce qu’on disait à l’audience. « ADS », c’est la place de @lindakebbab dans le champ politique. Que l’on peut observer à l’aune des soutiens qu’elle reçoit ». Affaire à suivre, une amende de 1500€ pour injure publique a été demandée par le procureur. Le verdict est attendu à la rentrée.



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Enseignant, auteur du roman "Grossophobie" (Éditions Ovadia, 2022).

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