La grave blessure d’Antoine Dupont, lors d’un Irlande-France d’anthologie, permettra-t-elle au capitaine des Bleus de surmonter la crise existentielle qui visiblement le ronge ? Quand on a tout gagné, reste-t-il une vie dans le sport ? se demande notre chroniqueur.
Dans The Queen’s Gambit, mini-série en sept épisodes dont j’ai déjà eu l’occasion de dire tout le bien que j’en pense, l’héroïne, Elisabeth Harmon, en route vers les plus hautes sphères des échecs, écrase un tout jeune joueur russe d’une douzaine d’années. Comme celui-ci lui confie qu’il a un plan de carrière qui doit infailliblement le mener au sommet des classements, Harmon le déconcerte en lui lançant : « Et après ? Qu’est-ce que tu feras, après ? »
Le monde d’après
C’est le genre de scène qui fait d’un téléfilm convenu une grande expérience cinématographique. Les films « sportifs » se soucient rarement de cet « après » — sinon sous la forme « comment gèrera-t-il ses millions ? » Mais les échecs sont un sport cérébral, où l’esprit, tendu vers la victoire, ne s’en satisfait jamais.
