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Anne, Sandrine, Greta… Au milieu du chaos, les grandes causes surnagent

Chronique ironique et presque pataphysique sur le monde comme il ne va pas…


Anne, Sandrine, Greta… Au milieu du chaos, les grandes causes surnagent
Le président Zelensky a accueilli Anne Hidalgo au Sommet international des villes et régions à Kiev, le 20 avril 2023 © Ukrainian Presidency/SIPA

Il se dit que Sandrine Rousseau n’a pas l’intention de se laisser supplanter par Hidalgo et Thunberg sur la scène internationale. Une rumeur bruisse…


« Des pessimistes crurent savoir que le Soleil n’en avait plus que pour 303 décillions virgule 2 d’années-lumière, l’homme fut plongé dans la tristesse ; heureusement on s’était trompé : c’est virgule 5 qu’il fallait lire ; l’homme reprit cœur. On en est là. »

Alexandre Vialatte, Antiquité du grand chosier

Il y a quelques mois, invitée à Bruxelles lors du forum d’investissement pour la ville de Kiev, Anne Hidalgo prodiguait à Wladimir Klitschko, l’ancien champion du monde de boxe et frère du maire du Kiev, quelques conseils fort utiles pour reconstruire la capitale ukrainienne après la guerre. Impavide, le boxeur écouta poliment Mme Hidalgo lui expliquer dans un anglais consternant pourquoi et comment aménager… des pistes cyclables. Forte de son expérience, elle proposa son aide pour adopter « zis niou modèle ». Wladimir Klitschko, après avoir fichu la trouille à l’auditoire en alléguant les risques d’accidents dans les cinq centrales nucléaires ukrainiennes, asséna un « nous devons d’abord terminer la guerre » qui ne réfréna nullement les ardeurs écologistes de la maire de Paris. Finir la guerre, oui, bonne idée, pourquoi pas, répondit-elle en substance, encore faut-il avoir « une vision de l’avenir » : « Je pense que l’Ukraine, comme tous nos pays, doit abandonner l’énergie fossile parce que vous voyez que toutes les guerres dans notre siècle sont provoquées par les tensions autour de l’énergie fossile. Et dans cette vision de la paix, je pense aussi que pour une meilleure vie, nous devons avoir plus d’énergie verte et peut-être que l’Ukraine peut être un exemple pour nous », conclut Anne de Paris devant un Wladimir Klitschko au bord de l’apoplexie.

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Le 29 juin, dans le cadre de la création d’un groupe de travail européen sur les « dégâts écologiques causés par l’invasion russe », Volodomyr Zelensky a reçu à Kiev… Greta Thunberg. Cette dernière a dénoncé un « écocide » en évoquant la destruction du barrage de Kakhova : « L’écocide et la destruction de l’environnement sont une forme de guerre », a balbutié la Philippulus suédoise. Greta Thunberg est une buse (ou une tourte, les avis sont partagés) mais Zelensky a bien compris que s’il voulait un jour voir son pays rejoindre l’UE, il lui fallait jouer le jeu et perdre son temps à écouter les activistes écolos les plus ineptes mais malheureusement aussi les plus en odeur de sainteté auprès des institutions européennes. Quant à Greta, un peu oubliée ces derniers temps, cette réunion éclair et inutile lui aura au moins permis de se refaire une beauté médiatique.

Il se dit que Sandrine Rousseau n’a pas l’intention de se laisser supplanter par Hidalgo et Thunberg sur la scène internationale. Une rumeur bruisse : la députée EELV préparerait une prochaine rencontre avec… le président Poutine. Outre les habituelles remontrances écologiques, elle envisagerait de mettre le nez du président dans son abominable « virilisme ». Celle qui a dénoncé récemment la « masculinité toxique » de notre buveur de bière de président, se sent d’attaque pour confronter Vladimir Poutine à ses « démons masculinistes ». Des proches de la députée font état d’une préparation savante devant aboutir à une démonstration implacable. Un discours acéré sur « le régime autoritaire, nécro-politique, masculiniste et hétéro-patriarcal poutinien » et des photographies accablantes – Poutine torse nu, un fusil à la main, devant un barbecue, regardant son épouse en train de faire la vaisselle, buvant de la vodka au goulot, debout sur un tank, sur un ours ou sur les épaules de Medvedev, etc. – seront les piliers de cette « mise au point salutaire », selon eux. Il est prévu que Sandrine Rousseau « portera l’estocade » en remettant au président Poutine son ouvrage Au-delà de l’androcène traduit en russe. « Je vais te le déconstruire en moins de deux, le russekof », aurait rugi la députée en glissant les œuvres de Paul B. Preciado et Virginie Despentes dans ses bagages. Naturellement, si elle a lieu – car tout ceci relève pour le moment, répétons-le, de la rumeur – nous ne manquerons pas de rapporter les moments saillants de cette rencontre au sommet.

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L’information qui va suivre n’est cette fois pas une rumeur mais un fait avéré – par les temps qui courent, on est obligé de préciser. Les députés LFI collent décidément au plus près des préoccupations des Français. Les événements en cours obligeant la représentation nationale à se pencher une fois de plus sur notre arsenal juridique, les députés insoumis ont décidé de frapper un grand coup : le 29 juin, au plus fort des émeutes, ils ont déposé un amendement destiné à… « améliorer la prise en charge des personnes transgenres en prison » et à faire en sorte, par conséquent, que la mise à l’écrou soit « effectuée en fonction de l’identité de genre déclarée de la personne condamnée, indépendamment du genre indiqué au moment de la condamnation », que cette personne soit incarcérée dans un établissement pénitentiaire correspondant à son « genre vécu » et que le personnel pénitentiaire soit sensibilisé à « la lutte contre la transphobie ». Enfin une mesure à la hauteur des enjeux ! D’aucuns pensent que les élus LFI n’ont pas jeté d’huile sur le feu qui embrase la France et qu’ils sont des « boucs-émissaires » désignés par le « Parti de l’Ordre » – et nous ne sommes pas loin d’abonder dans ce sens : un mouvement politique qui est capable de faire abstraction des pillages, des incendies, des destructions de bâtiments officiels, des menaces sur les maires, des tirs à balles réelles sur les forces de l’ordre, bref, du chaos qui règne sur notre pays, pour prendre la défense des « personnes transgenres [qui] vivent de nombreuses violences dans le système carcéral français » et pour « réparer cette maltraitance institutionnelle », ne saurait être accusé de tous les maux. Après les émeutes, les députés LFI prévoient-ils de profiter de la destruction du mobilier urbain pour relancer, entre autres, l’épineux dossier sur l’installation de toilettes non genrées dans l’espace public ? La conclusion de la déclaration du député LFI Antoine Léaument face à une douzaine de badauds égarés devant sa permanence parlementaire nous le laisse subodorer : « Si noire soit la nuit, le soleil finit toujours par se lever, et si tristes soient les jours vécus, de meilleurs jours finissent toujours par arriver quand on se bat pour un monde meilleur. » Toilettes genrées ou non, reconnaissons au moins à certains l’art de savoir pisser dans un violon ou contre le vent, c’est selon.

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Amateur de livres et de musique. Dernier ouvrage paru : Les Gobeurs ne se reposent jamais (éditions Ovadia, avril 2022).

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