On replonge dans toute une époque et on retrouve tout le machiavélisme de Mitterrand en lisant le livre d’Anne Lauvergeon.
François Mitterrand aimait charnellement la France, et honorait ses morts. Il savait d’où il venait, de cette province où les ciels sont profonds et mouillés ; il savait l’évoquer au détour d’une conversation d’où surgissait le nom de Jacques Chardonne. C’était la France qui aujourd’hui lentement s’efface, comme les réclames sur les murs de fermes le long des départementales désertées.
Anne Lauvergeon, née à Dijon, élève de l’École normale supérieure de la rue d’Ulm, agrégée de sciences physiques, ancienne patronne d’Areva, devint le « sherpa » de François Mitterrand au début des années 90, à 31 ans, alors qu’elle occupait déjà la fonction de secrétaire général adjoint. Un soir de juin 1994, dans le parc de l’Élysée, peu avant un dîner avec le couple Clinton, le président, très affaibli par le cancer, lui demande d’écrire
