Horrifiée par la loi immigration, la maire de Paris indique vouloir faire de la capitale une « terre de résistance démocratique et humaniste » dans un discours pompeux.
Il y a souvent, au sein des quotidiennetés difficiles, des aléas multiples d’une vie et même des tragédies, des îlots de comédie, des opportunités de dérision, en tout cas de quoi rire.
Notre drame de Paris
Pour Paris, capitale en délitement sur tous les plans, nous avons une maire, Anne Hidalgo, qui ne cesse de tristement nous réjouir ! Il semble bien que depuis son désastre à la dernière élection présidentielle, loin d’en avoir été freinée dans ses incongruités et projets intempestifs, elle a été libérée. Comme si elle n’avait plus rien à perdre, le comble du ridicule ayant déjà été atteint. Il faut le lire pour le croire. Devant le personnel de l’un des trois centres médico-sociaux de Paris et en présence de plusieurs élus, la maire a déclaré1 : « Nous continuerons à faire vivre cette dimension humaniste, multiculturelle, d’accueil inconditionnel, c’est dans notre ADN (…) le projet de loi immigration est purement et simplement inacceptable (…) il y a des pays où les populismes ont beaucoup prospéré : la France en fait partie. Il y a des pays où ils sont déjà au pouvoir : est-ce déjà le cas en France ? (…) S’il faut, et il le faut, adopter la même attitude de résistance et de combativité qu’ont eue nos collègues à Varsovie à résister, à s’opposer, eh bien oui, nous serons une terre de résistance démocratique, humaniste. C’est ça l’image de Paris. Notre pays ne peut pas dériver sur cette pente populiste dangereuse… ».
Qu’on me pardonne mais de tels propos, aussi noble que veuille être leur substance et alarmiste leur tocsin, suscitent plus l’ironie, voire l’hilarité que la gravité espérée par l’intervenante.
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Comment peut-on d’abord demeurer si obstinément indifférente à l’importante majorité des Français – de la province et de Paris – qui plébiscitent l’exigence d’un changement sans complaisance contre l’immigration clandestine et pour entraver le cours, aujourd’hui irrésistible, de l’immigration légale ? Comment Anne Hidalgo ose-t-elle, face à un tel défi et à une telle obligation, dévoyer ainsi le beau mot de « résistance » et le mettre au service d’une cause bêtement partisane qui ne réunit plus qu’une minorité persistant dans l’angélisme ? Le ton d’extrême urgence dont use la maire de Paris est grotesque puisqu’il confond les genres et s’applique précisément à une opposition dérisoire, au lieu de s’attacher au combat central. Comme si l’épopée était réduite à une cuisine politicienne ! La stupéfaction, au mieux sarcastique, au pire indignée, naissant d’une intervention aussi surréaliste, vient surtout du fait que, s’il convient de résister, beaucoup de Parisiens et de Français en visite sont prêts à proposer à Anne Hidalgo plusieurs sujets où son incoercible volonté d’action pourrait davantage se faire valoir, où son désir frénétique de résistance aurait de quoi se concrétiser sans aucune difficulté.
Rétablir le cahier des charges
Qu’elle organise la résistance contre la saleté, les rats, les travaux interminables dont certains demeurent inactifs, les embouteillages massifs, la laideur qui vient dégrader une capitale que ses habitants ne reconnaissent plus et que ses visiteurs continuent d’admirer parce qu’ils ne connaissaient pas le Paris d’avant Anne Hidalgo ! Qu’elle soit à la tête de la lutte contre la délinquance et la criminalité, contre les propos et actes racistes et antisémites, qu’elle sorte de la moraline verbeuse pour s’engager dans la voie d’une efficacité pragmatique et moins soucieuse d’idéologie que de la condition au quotidien des Parisiens ! C’est beaucoup lui demander puisqu’au fond cela revient à exiger d’elle qu’elle cesse d’être elle-même !
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Mais, au moins, qu’elle ne pousse plus le ridicule jusqu’à prétendre résister à des dangers imaginaires en feignant d’oublier les vrais, les insupportables, ceux qui nous enjoignent de lui résister…