En raison du féminisme ambiant, certains progressistes ont du mal à concevoir que des femmes puissent se vanter d’utiliser leurs charmes pour arriver à leurs fins…
Au Royaume-Uni, le député conservateur moyen est forcément un obsédé sexuel misogyne. Après tout, l’un d’entre eux, Neil Parish, vient d’être contraint de démissionner après qu’on l’a trouvé en train de regarder une vidéo pornographique sur son téléphone dans la Chambre des communes. Non pas une fois, mais deux. La première fois, il serait tombé sur un site érotique en cherchant des informations sur les tracteurs – il est spécialiste de questions agricoles –, mais la deuxième visite était intentionnelle, a-t-il avoué.
L’association entre « homme conservateur » et « sexisme rampant » s’est trouvée renforcée le 23 avril par un article paru dans le journal de droite The Mail on Sunday. Un député conservateur anonyme aurait confié que la numéro deux du Parti travailliste, Angela Rayner, avait l’habitude, pendant les séances parlementaires de questions au Premier ministre, de croiser et de recroiser ses longues jambes, comme dans la scène iconique du film Basic Instinct, afin de déconcentrer Boris Johnson au milieu de ses prises de parole.
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L’histoire déclenche un esclandre retentissant. Quel machisme ! Quelle phallocratie ! On réduit les femmes politiques à leur corps, on attribue leur succès au charme plutôt qu’au talent. Même BoJo se sent obligé d’annoncer que, si jamais le député conservateur en question était démasqué, il subirait les foudres du Premier ministre. Le journal reçoit 6 000 plaintes et son rédacteur en chef est convoqué par le président de la Chambre des communes, invitation qu’il refusera.
Cinq jours plus tard tombe la conclusion d’une enquête interne du Parti conservateur : la personne à l’origine de cette histoire ne serait autre que la victime elle-même. Lors d’une réunion conviviale au Parlement, elle aurait avoué à un petit groupe de députés conservateurs qu’elle aimait faire son « numéro à la Sharon Stone » devant le Premier ministre. Elle aurait ajouté, par plaisanterie (on suppose), qu’elle lui aurait laissé entrevoir son « minou roux ».