Amsterdam: minijupe contre maxiviols?


Si vous avez quelques moments de liberté, le 16 janvier, on ne saurait trop vous recommander de vous rendre à Amsterdam, et plus précisément Place Dam.

Pourquoi ? Prévoit-on une dégustation de harengs fumés ou une flash-mob à bicyclette ? Vous n’y êtes pas du tout. Ce jour-là, les Hollandais ont décidé de défiler en minijupe. Pas les Hollandaises, les Hollandais. Et dans la foule enminijupée, vous aurez l’occasion d’apercevoir la plupart des politiques, tous partis confondus.

Quelle mouche a donc piqué les si sages Bataves ? C’est très simple (mais il fallait y penser!) : ils souhaitent tout bonnement marquer leur solidarité avec les victimes du tragique réveillon de Cologne (et d’ailleurs). C’est très aimable et il faut un certain courage, de ce côté-ci de l’hémisphère, pour enfiler une minijupe un 16 janvier, reconnaissons-le.

Mais sans vouloir ternir votre joie, Messieurs, j’eus souhaité que vos virils mollets velus servent à autre chose qu’à ce défilé. J’aurais aimé que votre courage ne consiste pas à affronter la froidure et les intempéries amstellodamoises. Parce que vos minijupes, elles nous font une belle jambe ! Votre solidarité festive ne fera jamais reculer un seul agresseur, ce serait même plutôt le contraire. Les apprentis violeurs doivent être écroulés de rire et penser que si c’est tout ce que vous avez à leur opposer quand ils nous prennent pour du gibier, la chasse est ouverte pour longtemps. Vous mettrez une minijupe le 16 et nous condamnerez au pantalon informe le reste de l’année. Par sécurité.

Ce n’est pas de votre solidarité dont nous avons besoin. C’est de votre protection. Contrairement aux délires du maire de Cologne Henriette Reker, nous n’aurons pas besoin de nous tenir « à une distance de plus d’un bras » si nous pouvons compter sur les vôtres. Alors laissez-nous nos minijupes, et enfilez vos combats shoes !



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Romancière et scénariste belge, critique BD et chroniqueuse presse écrite et radio. Dernier roman: Sophonisbe.

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