Shade aurait pu lui inspirer un « Traité de la déception ». Comme le scorpion qu’elle était, elle plantait son dard au moment où il s’y attendait le moins, fidèle à sa nature autant qu’indifférente à ses intérêts. Excédé, il la chassait alors de son esprit et de son studio. Elle dormait sur le paillasson en chien de fusil et hantait ses nuits.
Parfois, elle disparaissait vraiment et il mettait un point d’honneur à ne rien entreprendre pour la retrouver. Il se sentait soulagé. Une vie nouvelle pouvait enfin commencer. Une fille gentille, reposante, l’attendait sans doute quelque part. Il consacrerait son temps à la chercher. Mais il ne la rencontrait jamais… tout au moins telle qu’il l’imaginait.
Des paumées, oui. Des garces, oui. Des qui rêvaient d’un clone paternel, oui. Des cupides, oui. Et, pire encore, des romancières en herbe attirées par sa sulfureuse réputation.
Alors, il regrettait Shade.
