L’Amour est une fête de Cédric Anger fait preuve d’une étrange nostalgie pour la nuit des années Giscard-Mitterrand, celle du porno débutant.
L’esthétique des années 1980 est-elle soluble dans le cinéma français des années 2010 ? Cette curieuse tendance trouve une nouvelle illustration avec le film de Cédric Anger, L’amour est une fête. Dans une démarche libérale-libertaire plutôt pataude (on tire sur l’ambulance Jack Lang et on réhabilite le porno débutant dans la foulée), le film multiplie les clichés avec les flics honnêtes mais idiots et les flics ripoux mais sympathiques, tandis que l’univers des films X de la grande époque ressemble à un pays magique et tellement formidable qu’on peut y conduire même un enfant.
Canet, Lellouche et Moix et Moix et Moix…
Guillaume Canet en blond et Gilles Lellouche en gros favoris bruns cabotinent allégrement aux côtés d’un Xavier Beauvois dans le même registre, mais qui lui fait plaisir à voir dans sa caricature de réalisateur porno.
Cette nostalgie pour les années Giscard-Mitterrand devrait réjouir Yann Moix, François Bégaudeau ou Frédéric Beigbeder. Ce serait, paraît-il, le temps idéal d’une liberté perdue. Le film de Cédric Anger jour sur cette nostalgie hamiltonienne, images floues incluses.