Pour connaître la teneur des rapports amoureux sous Laurent Fabius, L’Amour en douce d’Édouard Molinaro sorti en 1985 reste un témoignage édifiant des hésitations françaises
La comédie sentimentale est le meilleur reflet de notre histoire récente. Elle dit tout de nos inquiétudes et de nos emballements amoureux. Elle passe au scanner une France revenue des lendemains qui chantent et qui s’enfonce benoitement dans les crises. Crise financière, crise morale, crise du couple. Le rose si éclatant de la victoire en mai 1981, après essorage et divers renoncements, ressort passablement délavé, quatre ans plus tard. Même si ce n’est pas le propos de Molinaro, « L’Amour en douce » n’est pas un film politique, le tragique des sociétés faussement prospères et l’incompréhension entre les Hommes sont irrémédiablement en marche. L’heure n’est plus à l’abondance. L’étau n’a plus desserré ses mâchoires d’acier depuis cette date. La vie, frileuse et répétitive, a repris ses droits sur les rêves de changement. Les réveils sont pâteux en 1985. Ce film révèle assez fidèlement les bégaiements de ces années-là, le tournant de la rigueur
