« Que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre ! » Nous sommes tentés de citer le Christ lui-même pour venir à la rescousse d’un prêtre américain qui, pendant plus de deux décennies, ne prononçait pas la « bonne parole » en administrant le premier des sept sacrements.
Dans l’Arizona, la procédure baptismale donne raison à Victor Hugo : « La forme, c’est le fond qui remonte à la surface. » Le 1er février, le prêtre américain Andres Arango a non sans mélancolie présenté sa démission devant le diocèse de Phoenix, pour avoir prononcé durant plus de vingt-six ans une formule erronée à l’occasion de l’administration de milliers de baptêmes. Une bévue dont la hiérarchie diocésaine s’est avisée seulement l’année dernière.
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Ainsi le père Arango, récitant depuis l’année 1995 la formule incantatoire « Nous vous baptisons au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit » a-t-il conféré de vaines naissances sacramentelles qui, malgré toute sa bonne foi, sont considérées comme nulles et non avenues selon les autorités ecclésiastiques. La parole attendue étant « Je vous baptise », à la première personne du singulier, puisque c’est Jésus-Christ qui parle par le truchement du prêtre. De fait, la Congrégation pour la doctrine de la foi du Vatican l’avait univoquement souligné en 2020 : tout baptême en violation des formes prescrites doit être frappé d’une invalidation rétroactive.
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En tant qu’administrateur des sacrements, le prêtre est astreint, dans l’accomplissement de ses actes, à la stricte observance des formules et règles procédurales reconnues par l’Église. Une peccadille verbale dont les conséquences draconiennes peuvent être disproportionnées pour l’observateur magnanime, car il s’agit bien de milliers de personnes qui peuvent tirer une croix sur leur entrée dans le royaume de Jésus, et il leur revient d’accomplir les démarches idoines pour régulariser leur situation auprès du Ciel. Les baptêmes viciés du diocèse de Phoenix sont donc priés de bien vouloir renaître de leurs cendres.