Amal est le film dont on parle à mi-voix: nombre de distributeurs ne se sont pas risqués à programmer une œuvre qui malmène sérieusement l’idée que nous nous faisons des salafistes — des agneaux trop peu nombreux pour présenter un quelconque danger. Notre chroniqueur, mandaté pour le voir à Marseille, en est revenu visiblement enchanté — et soucieux.
Il est des boussoles d’autant plus fiables qu’elles indiquent systématiquement le sud. Prenez Libé, par exemple : Luc Chessel descend en flammes Amal, un esprit libre, le film de Jawad Rhalib sorti le 17 avril : « Sous prétexte de « réalisme », écrit cet aimable garçon, le film de Jawad Rhalib dresse un portrait caricatural et hypocrite de l’islamisme homophobe. Faux film sans cœur ni substance, fabriqué pour être vendu à la horde, un public peut-être grandissant, des passionnés de la « laïcité », qui en tout domaine pourrissent ce qu’ils croient vaillamment défendre. »
Fatalitas ! L’épouvantail « fasciste » se draperait désormais dans les oripeaux de la laïcité — enfin, ce que Jean-Louis Bianco et Nicolas Cadène, chargés jadis de la dépouiller
