Mais que fait le patronat ? Qui dénoncera officiellement les recettes empoisonnées de la « vie meilleure », mijotées par l’extrême gauche?
Qui dénoncera cette gauche qui ne serait même plus extrême, depuis qu’une bonne partie du PS et des Verts s’est fait engager par le cuistot ?!
Alors, combien de circonscriptions, pour le plat de lentilles ?
Qui dira tout haut ce que contient le programme idéologique économiquement mortifère de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale?
Mélenchon recyclé par les journalistes
On regarde passer le train en ricanant. Les journalistes commentent les tractations politiques avec délectation. C’est un spectacle comme ils les aiment. Mais pas un mot n’est prononcé sur le fond. Ce serait prendre parti. À se demander si nombre de journalistes ne trouvent pas sympathique ce candidat perdant, recyclé gagnant.
Même silence relatif dans les rangs du patronat, qui ménage ses arrières. Il faudra pourtant bien travailler avec ceux qui seront élus. Et donc on se lave les mains de ce qui peut se passer pendant la campagne des législatives… on verra après. Au premier tour de l’élection présidentielle, on s’était timidement prononcé sur le programme qui était le moins mauvais pour les entreprises, en l’occurrence pour Emmanuel Macron.
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Aujourd’hui les entrepreneurs et leurs représentants continuent de regarder la télé en se disant que de toutes façons le slogan de pub « Élisez-moi Premier ministre » – génial, au demeurant – n’est qu’un sketch qu’il ne faut pas prendre au sérieux, parce que cela n’a aucune chance d’arriver. A priori, c’est heureusement probable. Sauf que pendant ce temps, les jeunes (même la jeunesse dorée, à qui on piquera le fric des parents), les Français nécessiteux, les déçus, les exaspérés, d’autres ignorants et confiants, votent pour le révolutionnaire qui amuse si bien la galerie et qui ment tant aux Français sans contradiction étoffée. La pédagogie de l’économie de marché est aux abonnés absents, niveau zéro.
Sophie de Menthon: un cri dans la nuit
Est-ce que, point par point, le MEDEF ou la CPME, par exemple, ne pourraient pas commenter les répercussions dramatiques qu’aurait cette générosité dictatoriale mélenchoniste ? Dans le meilleur des cas, désormais, on nous promet un Premier ministre de gauche (et une femme, de préférence, alors que c’est le cadet de nos soucis). Et la droite ? Quasi muette, elle lèche ses plaies.
Or, c’est maintenant que les Français sont réceptifs à des explications, à des projections de ce qu’entrainerait pour eux une pauvreté partagée… mais équitablement ! Quand l’idéologie et la politique brouillent les cartes de la réalité du terrain et du contexte économique, il faut que les acteurs extérieurs, en l’occurrence les 3,5 millions d’entrepreneurs se manifestent et ne se cachent pas en attendant que ça passe. Sans compter que le seul terme de libéralisme est passé à la trappe : personne n’ose plus jamais prononcer le mot « libéralisme », qui, en France, est synonyme d’ogre capitaliste tueur !
Il faut aider les Français à ne pas voter en ignorant tout des conséquences futures de choix dangereux. Après avoir joué au « tout sauf Le Pen », on joue à « rien contre Mélenchon » ? Pourtant, c’est économiquement bien pire.
Les petites entreprises menacées
Peut-on expliquer aux Français que passer le SMIC à 1400 euros, en pleine crise des matières premières de surcroit, et sans que les chefs d’entreprise n’aient d’autre choix que d’obéir, c’est mettre des entreprises en très grave difficulté ? Que c’est décaler toute la grille des salaires – sauf à ce que ceux qui gagnent déjà 1400 euros se retrouvent tous au SMIC ? Quant à la généralisation de la sixième semaine de congés payés, mais ce serait toute la production qui en souffrirait, à moins que Mélenchon ne pense que les salariés ne servent à rien, et que leur absence une semaine de plus n’a aucune importance ? Sympa, aussi, l’idée de passer aux 32 heures… Le tout voté demain, dans la loi ?
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Je passe rapidement sur la cascade de nationalisations qu’on nous promet, elles vont de toutes les banques généralistes à toutes les infrastructures numériques et de télécommunications en passant par Sanofi, Arianespace… Pas de problème, puisque la dette est selon l’extrême gauche un « prétexte » et que la Banque centrale européenne est sommée de l’annuler ! Je me répète, mais qui pour reprendre point par point et faire comprendre les conséquences de toutes les exigences des nouveaux amis insoumis de la presse – et aussi celles des Verts, lesquels ont aussi de « bonnes » idées.
Il est de notoriété publique que les Français sont assez ignorants en matière d’économie. À force de leur dire que lorsque cela ne va pas on va leur faire un chèque, comment leur en vouloir…
Emmanuel Macron est réélu, donc nous sommes sauvés ? Mais qui pense cela, sérieusement !
Si les entreprises bénéficient, heureusement, d’une opinion très favorable et qui s’accroit considérablement, il n’en demeure pas moins, malheureusement, que la croyance dans le fait que l’État est le grand maitre dont tout dépend – et qu’après tout, ce n’est pas plus mal – ne faiblit pas ! Il est à ce titre frappant et symbolique que dans le discours d’investiture du nouveau président de la République, le mot ENTREPRISE n’ait pas été prononcé un fois, bien qu’Emmanuel Macron ait pourtant bien parlé de ses intentions économiques. Mélenchon a, un jour de fureur, clamé « la République c’est moi ». Le président de la République penserait-il, au fond de lui, « l’entreprise c’est moi » ?
Il est temps de dire fermement et objectivement ce qu’il en est : une terrible inquiétude gagne tous ceux qui sont au fait de ce qui se passe dans le monde du travail. Le patronat doit s’y atteler et vite : l’économie du pays est menacée, et avec elle chacun d’entre nous. Il n’y pas de « neutralité politique » qui tienne !
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