Les Allemands ne savent pas trop comment s’y prendre pour répondre au Botswana, pays qui menace de leur exporter 20 000 éléphants.
Bisbilles diplomatiques entre l’Allemagne et le Botswana. Tout a commencé par un projet de loi initié en 2022 par Steffi Lemke, ministre de l’Environnement et membre des Verts, visant à interdire l’importation de trophées de chasse africains en Allemagne (une mesure au demeurant déjà en vigueur dans certains pays, dont la France).
Or le Botswana, pays d’Afrique Australe comptant 130 000 éléphants pour à peine 2,5 millions d’habitants, peine à réguler la prolifération de ces pachydermes, dont le nombre a explosé dans le pays ces dernières années – rendant la cohabitation entre humains et éléphants particulièrement complexe. Voyant le nombre d’incidents sérieux se multiplier, le pays avait donc décidé en 2019 de rétablir la chasse à l’éléphant, au grand dam de certaines ONG. Autant dire que le projet allemand n’a pas vraiment été bien accueilli par Mokgweetsi Masisi, président du Botswana. Sa réponse ? Proposer l’envoi de 20 000 éléphants en Allemagne, dont le climat, « bien qu’exécrable », conviendra « parfaitement aux éléphants ». Masisi l’assure, ce n’est pas une blague. Dans un entretien à Bild, le 2 avril, il déclare avoir déjà cédé à l’Angola 8 000 éléphants, et projette d’en déplacer d’autres vers le Mozambique. « Pas de raison qu’on ne puisse faire de même avec l’Allemagne », plaide l’élu très remonté contre nos voisins qui selon lui se permettent de donner des leçons « alors qu’ils n’ont pas d’animaux dans leur propre jardin ». Et Masisi de tancer les élus Verts d’outre-Rhin : « Si vous aimez tellement [les éléphants], alors de grâce, acceptez ce cadeau de notre part. Vous devriez vivre avec ces animaux, exactement comme vous ne cessez de nous le dire. » Le pays africain se targue par ailleurs de faire plus « que n’importe quel autre pays au monde » en matière de conservation de la faune. Bon enfant, le journal Bild s’est même amusé à identifier sur une carte les régions d’Allemagne qui conviendraient à des troupeaux d’éléphants, données scientifiques à l’appui. L’histoire ne dit pas, cependant, si le Botswana a prévu les détails logistiques d’un tel transfert.