Dans le nouveau film de Nicolas Pariser, Alice et le Maire, Fabrice Luchini incarne avec brio un maire socialiste dont les magouilles traduisent à elles seules toute la perfidie et le vide du monde politique actuel. Cette comédie douce-amère est frappante de réalisme.
Un quart de siècle sépare L’Arbre, le maire et la médiathèque, d’Éric Rohmer du nouveau film de Nicolas Pariser, Alice et le Maire. Il aura donc fallu vingt-cinq ans à Fabrice Luchini pour passer du rôle d’instit écolo d’une petite ville vendéenne à celui de maire
socialiste de Lyon. Ainsi va le rythme du cinéma qui transforme ses acteurs stars en personnages emblématiques du moment. Rohmer jouait les éclaireurs avec son personnage d’écologiste empêcheur de maltraiter la nature, quand le fondamentalisme vert n’avait pas encore envahi l’espace public. Pariser, lui, s’amuse à enterrer définitivement le socialisme municipal et le socialisme tout court avec ce maire de Lyon tellement en panne d’idées qu’il en devient pathétique et qu’on imagine même en futur macronien déjà dépité, comme l’histoire récente l’a montré.
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