Nous poursuivons notre flânerie estivale dans les méandres de la littérature du désœuvrement. Baudelaire écrivait: « Être un homme utile m’a paru toujours quelque chose de bien hideux ». Le romancier Albert Cossery était tout à fait d’accord avec lui!
S’il y a bien un romancier qui fait un avec le désœuvrement, c’est Albert Cossery. Sa vie et son œuvre sont placées sous cette lumière persistante, dont l’origine provient sans doute de son ascendance égyptienne. Sa légende est connue. Une existence au cœur de Saint-Germain-des-Prés, dans un hôtel de la rue de Seine, les ballades chaque jour jusqu’au Café de Flore pour boire un café et admirer les jolies femmes. Et puis quelques livres écrits à la paresseuse, avec pour cadre un Moyen-Orient fantasmatique, rempli de personnages jeunes et désœuvrés, attirés par une seule subversion, celle de s’amuser en suivant tranquillement le cours de la vie et en essayant de ne jamais travailler, afin de ne pas contribuer à l’imposture générale.
Retour au pays
Dans Un complot de saltimbanques, roman paru en 1975, tous les éléments sont rassemblés pour magnifier l’art de passer à côté des responsabilités. Teymour vient de demeurer six ans à l’étranger pour soi-disant étudier
