En 1955, Alain Robbe-Grillet publie Le Voyeur. Les cartes postales de l’été, la série de Pascal Louvrier
Randonnée sur la crête du plomb du Cantal ; la brume bleutée se dilate dans l’atmosphère émolliente. Le sol caillouteux, pelé comme le dos d’un vieux chameau, invite plutôt à la prudence. Pause, sac à terre, silence. Pas même un rapace dans le ciel récuré, net. Assis sur une pierre érodée, je lis à haute voix une page du Voyeur, d’Alain Robbe-Grillet. Souplesse de la phrase, allitération, respiration lente due au point-virgule. Détails précis d’une scène qui est, à plusieurs reprises, décrite ; sans être décrite de la même façon, avec un élément supplémentaire, ou une correction infime, ou encore un autre détail qui vient contredire la précision chirurgicale de ce que Mathias, le personnage principal, avait cru voir. D’ailleurs, est-ce lui le voyeur ? Ne serait-ce pas plutôt le lecteur ? Et l’important
