On a beaucoup commenté l’annonce faite par Alain Juppé, mercredi dernier sur LCP, d’un possible retour de Nicolas Sarkozy pour 2017. Pas totalement faux, ni totalement vrai : dans cette émission, l’ancien premier ministre a surtout évoqué en creux l’éventuelle candidature d’un certain… Juppé Alain.
Aux heures les plus fun de la guéguerre Copé-Fillon, « le meilleur d’entre eux » s’était pris à rêver d’une reconquête par défaut de l’UMP. Ce fol espoir désormais envolé, le maire de Bordeaux n’a plus qu’un choix : le rester toute sa vie, ou se mettre sur les rangs pour le Prix du président de la République. Bien sûr, cette course-là, prévue pour le printemps 2017, est déjà fort courue et notre champion – casaque Bordeaux, toque grise – y fait aujourd’hui figure d’outsider. Mais demain ? Rien n’est jamais joué d’avance, demandez à Balladur et DSK.
Alors en attendant, pourquoi ne pas s’entraîner à tout hasard pour cette ultime course – où « l’ami Alain » n’aura rien à perdre et tout à gagner ? Qui songerait à l’en blâmer ? Le pouvoir, le vrai, est une ivresse des cimes, une drogue plus dure que l’amour, l’héroïne et l’argent réunis. Pour y goûter enfin pleinement, Juppé devait à l’évidence s’assouplir dans ses bottes et changer ainsi, comme tout le monde, ses défauts d’homme d’État en qualités de candidat.
Eh bien, c’est en bonne voie ! Déjà Alain, remarquablement conseillé, a renoncé à ses lunettes de notaire – et il cultive désormais son nouveau look printemps-été 2017 : le sourire sérieux. Allez, Alain !
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